Ces agents chimiques qui agissent sur l'équilibre hormonal peuvent se trouver dans les jouets, les meubles, les cosmétiques ou encore les produits de nettoyage.
Lausanne est la première ville à fournir certains outils pratiques destinés aux professionnels de la petite enfance, un âge particulièrement sensible aux perturbateurs endocriniens.
Pour limiter les risques de dysfonctionnements hormonaux, les collaborateurs des crèches recevront un guide pour acquérir certains réflexes. "Ce n'est pas que de la sensibilisation. Il y a des mesures en place, des ateliers, des affiches. On attire aussi les parents dans le programme. Il y a vraiment une action", explique Julie Wuerfel, cheffe de projet de développement durable, au micro de la RTS.
La pointe de l'iceberg
Les conseils pour limiter l'exposition aux perturbateurs endocriniens vont de l'aération régulière de la salle de repos aux plastiques à éviter dans les fours à micro-ondes, en passant par certains désinfectants à éliminer. Ces gestes seront recommandés, mais pas imposés.
"Pour le moment, ce qu'on connaît, c'est la pointe de l'iceberg. Il n'y a pas de risques très clairs, on n'arrive pas à faire un lien de cause à effet. Mais plusieurs endocrinologues ou épidémiologistes pensent que la baisse de la fertilité chez l'homme, l'augmentation de la puberté précoce et même l'obésité sont liées à ces perturbateurs endocriniens", souligne l'écotoxicologue Nathalie Chèvre.
Dans les textiles
"Ces substances, on les trouve partout. Beaucoup sont des plastifiants, comme le bisphénol A, il y a aussi les phtalates dans les plastiques mous. On en voit également dans les retardateurs de flammes, tout ce qu'on trouve dans les textiles, les tapis. Comme les enfants vivent à même le sol, ils en inhalent beaucoup", signale la chercheuse.
Selon Nathalie Chèvre, on ne peut pas éliminer complètement les perturbateurs endocriniens, mais limiter leur exposition. "Les substances chimiques font partie de notre quotidien", rappelle-t-elle.
Dominique Choffat/gma