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"Dans l'éducation sexuelle, faire face à la diversité est un défi pédagogique"

Anouk Arbel, cheffe de service de la fondation PROFA, s’exprime sur l’évolution de la sexualité (vidéo)
Anouk Arbel, cheffe de service de la fondation PROFA, s’exprime sur l’évolution de la sexualité (vidéo) / La Matinale / 7 min. / le 11 octobre 2019
En 1969, l'éducation sexuelle faisait son entrée dans les écoles vaudoises. Cinquante ans plus tard, comment le traitement des questions de sexualité a-t-il évolué? Anouck Arbel, cheffe de service chez Profa, était invitée vendredi sur le plateau de La Matinale.

Développement des moyens de contraception, sida, impact d'internet et des smartphones: en cinquante ans, la société a évolué et dans son sillage l'éducation sexuelle qui a dû se mettre au diapason. Pourtant, en un demi-siècle, les préoccupations des jeunes n'ont pas beaucoup changé à en croire Anouk Arbel, responsable du service d'éducation sexuelle à la Fondation Profa.

"Au fond, certaines choses restent constantes. Les petits veulent savoir d'où ils viennent. Ils sont très curieux de ces questions et ont beaucoup de liberté dans la manière de les aborder. Plus tard, il y a les questions sur les changements liés à la puberté, toutes les questions sur la normalité: 'Suis-je normal? Mon corps est-il normal?'. Un autre sujet criant d'actualité pour eux, c'est la question des relations amoureuses", analyse Anouk Arbel.

Les vidéos en trois clics

La loi en Suisse interdit en effet la pornographie avant l'âge de 18 ans. Pourtant, internet et les téléphones portables ont grandement facilité l'accès aux vidéos à caractère pornographique, y compris pour des enfants qui n'ont pas nécessairement l'âge pour les regarder.

"C'est devenu une vraie thématique éducative pour les familles et les écoles, car ces contenus n'ont pas été créés pour eux. Pour l'éducation sexuelle, notre but est surtout de rassurer les élèves, parce que ceux qui ont vu des images sont très inquiets que la sexualité soit comme ça. On essaie donc de développer leur regard critique, de les ramener à eux, à leurs ressentis", explique Anouk Arbel.

Diversité et revendications sociales

En cinquante ans, les classes vaudoises ont également évolué, souligne Anouk Arbel: "Faire face à la diversité dans les écoles, qu'elle soit sociale, culturelle, religieuse ou sexuelle, mais aussi tous les élèves à besoins particuliers, qui sont par exemple en situation de handicap, c'est un vrai défi pédagogique de traiter ces questions dans le respect de chacun".

>> Ecouter aussi: l'éducation a évolué dans la manière d'aborder le plaisir féminin :

Le clitoris a une partie extérieure et une plus grande partie intérieure. [Dok Mobile]Dok Mobile
L'éducation sexuelle a évolué dans la manière d'aborder le plaisir féminin et le clitoris / La Matinale / 1 min. / le 7 octobre 2019

La récente grève des femmes du 14 juin, ou encore le mouvement #metoo, par exemple, n'ont pas nécessairement changé la manière d'aborder l'éducation sexuelle à l'école. "C'est clair que ce sont des thématiques qui ont pris médiatiquement le devant de la scène ces derniers mois, mais la question du consentement a toujours été au coeur de nos cours. Pour nous ce n'est pas nouveau", précise la cheffe de service de Profa.

Propos recueillis par Valérie Hauert

Adaptation web: Jérémie Favre

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Cinq vidéos pour fêter les 50 ans de Profa

A l’occasion des 50 ans du Service d’éducation sexuelle, PROFA a réalisé cinq vidéos sous cinq angles différents: les élèves, les parents, les professionnel·le·s, les pionniers et les mandants.

Les enfants:


Les parents


Les professionnels


Les pionniers:


Les mandants: