Après les résultats des élections fédérales du 20 octobre, la "vague verte" était déjà l'expression présente sur toutes les lèvres. La tendance s'est depuis confirmée. Il y aura 4 conseillers aux Etats Verts, dont trois femmes. La Vaudoise Adèle Thorens est donc l'une d'entre elles. Une position qui lui permet d'expliquer cette réussite.
"Avec la vague verte, il est vrai qu'on a progressé partout dans le pays. Ce n'est pas un enjeu valdo-vaudois. Dans une certaine mesure, on a repris des voix au Parti socialiste. Il y a toujours eu entre les deux partis un électorat un peu mouvant, qui passe du PS aux Verts et des Verts au PS d'une élection à l'autre, et ça s'est confirmé encore une fois (...) cependant, la croissance des Verts va au-delà d'une baisse du PS. Je pense que c'est un phénomène qui est plus global et qui exprime la grande préoccupation des gens pour l'environnement".
"Notre alliance a fonctionné"
Pourtant, le premier parti à faire les frais de cette poussée des Verts semble bien être le Parti socialiste. C'est clairement le cas dans le canton de Vaud, avec la perte du siège socialiste à la Chambre haute.
Faut-il pour autant y voir un problème pour le futur de l'alliance rose-verte? Dans les colonnes du Temps, la conseillère d'Etat vaudoise Nuria Gorrite a estimé que "les Vaudois avaient confié la gauche à un parti crédité d'une présomption de compétence", tout en estimant que le succès des Verts n'était que "conjoncturel".
Une attaque en règle qui a choqué Adèle Thorens mais qui continue pourtant à penser que l'alliance a fonctionné: "Je pense que c'est des propos qu'elle a dû tenir sous le choc et sous l'effet de la déception. Maintenant je n'ai pas eu d'autres réactions de ce type-là. J'ai plutôt eu des réactions positives, dans le sens où notre alliance a très bien fonctionné dans le cas de cette élection (...) le résultat ne correspond évidemment pas à l'objectif que nous nous étions fixé mais l'alliance a fonctionné. Au premier tour, on avait déjà eu un vote très compact et cela s'est répété au deuxième tour. Il y a eu très peu de coups de crayon entre l'électorat vert et l'électorat socialiste".
Pour la Verte fraîchement élue, ce deuxième tour dans le canton de Vaud a surtout été marqué par un retour en force de la droite: "Le Parti libéral-radical a bénéficié du soutien de l'UDC, la droite est forte dans notre canton, elle s'est mobilisée et c'est ce qui explique ce résultat".
La thématique environnementale va rester importante
Cette poussée des Verts continue pourtant à entretenir certains doutes. Le parti va-t-il réussir à pérenniser sa représentation sous la Coupole fédérale ou ces résultats ne sont-ils que le fruit de la conjoncture ? Adèle Thorens est consciente de ne pas pouvoir prédire ce qui arrivera dans quatre ans, mais pour elle, ce qui est certain, c'est que ces enjeux sont là pour durer:
"Ce qui n'est pas conjoncturel, ce sont les enjeux environnementaux (...) la question du climat ne va pas être résolu en quatre ans. Il y a une transition de notre économie et de l'ensemble de nos activités qui doit se réaliser. D'autres enjeux sont aussi sur la table, comme la biodiversité, qui connaît une crise massive et à laquelle il faudra aussi se confronter. Je ne peux pas tirer des plans sur la comète mais ce qui est sûr, c'est que les enjeux environnementaux sont les enjeux du siècle, pas ceux de 2019."
Propos recueillis par Romaine Morard
Adaptation web: Tristan Hertig
Pas de problème particulier avec Olivier Français
Au cours de la campagne, plusieurs voix ont évoqué certaines bisbilles qui existeraient entre Adèle Thorens et Olivier Français (PLR/VD).
La principale intéressée réfute pourtant tout problème d'ordre personnel: "Je n'ai jamais eu de problème personnel avec Monsieur Français. Il faudra d'ailleurs qu'on aille manger ensemble et qu'il m'explique pourquoi il a tenu ces propos pendant la campagne (...) Ce n'est un secret pour personne de dire qu'Olivier Français est un PLR et que je suis une Verte. Nous ne sommes de loin pas d'accord sur tous les dossiers."
Et de conclure avec une note d'optimisme: "On a une base de travail qui peut être solide. Olivier Français est plus ouvert aux questions environnementales que la moyenne de son parti. Je l'ai aussi entendu dire qu'il était ouvert à l'idée d'un congé parental, un point très important pour moi que j'ai beaucoup défendu pendant ma campagne et lors de mes derniers mandats."