A l'issue de l'école obligatoire, seul un jeune Vaudois sur cinq (21%) opte pour une formation professionnelle alors que cette part est plus que doublée dans les filières générales.
Les élèves qui choisissent la voie professionnelle sont moins nombreux que ceux qui optent pour une année de mesures intermédiaires ou de transition (semestre de motivation, classe de raccordement, école de la transition, etc.). Avec Genève, Vaud est l'un des cantons les moins bien classés en la matière.
Et pourtant, "l'apprentissage est un tremplin pour une carrière professionnelle", a rappelé la conseillère d'Etat vaudoise Cesla Amarelle, en charge de la formation et de la jeunesse, mardi dans le 12h45.
Mieux informer dès l'école
Fortes de ces constats, les autorités vaudoises ont présenté onze mesures destinées à mieux valoriser l'apprentissage.
Ce plan d’action se décline autour de trois axes: "renforcer l'attrait de la formation professionnelle, prévenir les risques de ruptures ou d'échecs, et augmenter le nombre de places d'apprentissage dans des domaines qui peuvent intéresser les jeunes", a résumé la conseillère d'Etat.
Pour mieux promouvoir l'apprentissage, des "référents pour une approche du monde professionnel" ont été désignés à la rentrée dans tous les établissements de la scolarité obligatoire.
Ces enseignants ou ces doyens sont chargés de coordonner l'information autour des voies de formations professionnelles.
L'orientation des jeunes va aussi davantage se concentrer sur l'insertion socio-professionnelle et les solutions certifiantes, a indiqué Cesla Amarelle.
Encadrement des apprentis
Les enfants en filière professionnelle se frottent plus tôt que les autres au monde du travail et l'apprentissage est parfois difficile.
Dans certaines filières, comme l'horticulture ou l'électricité, les taux d'abandons en cours de formation ou d'échecs aux examens sont très élevés.
Le canton de Vaud veut prévenir ces situations, non seulement en travaillant sur les méthodes d'apprentissage mais aussi en renforçant l'encadrement des apprentis.
Objectifs: détecter plus tôt les jeunes "à risques", accompagner les apprentis répétants après un échec, réorienter ou trouver une nouvelle formation dans les cas d'une rupture.
Près de 600 nouvelles places créées
La création de nouvelles places d'apprentissage et de stage constitue le troisième axe du programme.
"[Elles] sont orientées dans des domaines attrayants pour les jeunes, et qui surtout sont des voies d'avenir et répondent à des demandes du marché du travail, comme par exemple la santé, le social, le numérique, etc.", a souligné Cesla Amarelle.
Le conseil d'Etat a inscrit dans son programme de législature de créer un millier de places d'ici 2022. La "mobilisation de tous les acteurs concernés" a permis d'atteindre plus de la moitié de l'objectif à ce stade, a indiqué le Département de la formation, de la jeunesse et de la culture (DFJC).
Selon le DFJC, les effets des mesures prises commencent à produire leurs effets; le taux de succès aux examens de CFC, en particulier, aurait déjà progressé. Toutefois, précise-t-il, les tendances lourdes actuellement à l'oeuvre ne pourront être infléchies qu’à moyen ou long terme.
ptur