C'est un procès avant le procès qui se jouait jeudi. Le 7 janvier prochain, douze militantes et militants écologistes du collectif Lausanne Action Climat comparaîtront devant la justice pour avoir occupé une succursale de Credit Suisse. Et ils rêvaient de convoquer treize témoins de marque.
Mais, coup de théâtre mercredi: le président du tribunal de police a refusé presque tous ces témoins. A une exception: celle de Jacques Dubochet, le Vaudois prix Nobel de chimie en 2017, figure symbolique de la cause écologiste souvent aperçu aux côtés des jeunes, dans la rue, lors des manifestations pour le climat.
Vice-président du GIEC écarté
Le président du tribunal a ainsi écarté d'autres témoins de choix, dont Jean-Pascal van Ypersele, ancien vice-président du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC). Il a également refusé le témoignage de plusieurs climatologues, des professeurs d'université tous spécialistes des questions climatiques.
Son argument, c'est que l'ensemble de ces réquisitions est disproportionné. Il juge que les questions environnementales sont "vastes et théoriques", et que leur problématique est connue. Il a toutefois indiqué qu'il pourrait encore revenir sur cette décision et intégrer ces témoins au procès, s'il arrive à être convaincu par le plaidoyer des avocats.
Tennis chez Credit Suisse
Pour rappel, ce procès concerne douze militants écologistes qui avaient joué au tennis dans une succursale de Credit Suisse à Lausanne le 22 novembre 2018. La manifestation avait pour but de protester contre les investissements de la banque dans des méthodes d'extraction du pétrole non-conventionnelles, en surfant sur le partenariat entre Credit suisse et Roger Federer.
Le procès se tiendra dès le 7 janvier prochain, et interrogera la nécessité de la désobéissance civile. Car les avocats ont prévu de plaider que leurs clients sont des lanceurs d'alerte avant tout.
Dominique Choffat/kkub