Le cortège s'est déplacé sur 2,6 kilomètres à travers Lausanne. A la fin de la manifestation, une minute de silence a été respectée pour le climat à la Riponne. Cette initiative a été sollicitée par une grand-maman de 73 ans. Invitée par le collectif suisse de la Grève du climat, elle a voulu rendre hommage aux victimes humaines et animales des incendies en Australie.
Toutes les générations sont représentées dans la foule, même si les jeunes sont largement majoritaires. Sur leurs pancartes et banderoles figurent de nombreux slogans, comme "Pas deux planètes comme elle", "Stop capitalisme" ou "I have a green dream" (J'ai un rêve vert).
Greta Thunberg dénonce l'inaction des gouvernements
Greta Thunberg, qui était déjà venue manifester à Lausanne en août dernier, figurait dans la première partie du cortège, mais pas tout devant. La jeune activiste suédoise a ensuite pris la parole vers 12h45 sur la place de la Riponne, commençant son discours sous les applaudissements de la foule par un "Bonjour Lausanne, ça va bien?".
L'égérie de la lutte contre le réchauffement climatique a ensuite poursuivi en anglais. Greta Thunberg s'est dit "honorée" d'être à Lausanne et "reconnaissante" de toute cette mobilisation pour le premier anniversaire du mouvement en Suisse.
Elle a une fois de plus dénoncé l'inaction des gouvernements et des politiques. "Il n'y a aucun signe d'action. Ça doit changer", a-t-elle clamé, rappelant au passage qu'elle en était à son 74e vendredi de grève du climat. "Et ce n'est que le début (...) Ils n'ont encore rien vu". Elle a promis qu'elle porterait le message clair des jeunes la semaine prochaine lors de son déplacement au Forum économique de Davos (WEF).
Avant elle à la tribune, la militante environnementale et féministe kenyane Njoki Njoroge Njehû a fustigé le WEF de Davos. Elle s'en est prise à tous les milliardaires du monde, les accusant de piller la planète.
"Joyeux anniversaire"
Avant le départ du cortège, les militants ont entonné un "joyeux anniversaire" pour symboliser cette première année de lutte contre le réchauffement climatique.
C'est le collectif suisse de la Grève du climat qui avait convié tous les militants du pays à participer à cette manifestation nationale à Lausanne, afin de marquer le premier anniversaire du mouvement. Un an après, les grévistes du climat critiquent toujours l'inaction des gouvernements et des responsables économiques.
La BCV fermée
A noter que par mesure de prudence, la succursale de la Banque cantonale vaudoise sur la place de la gare avait annoncé la fermeture exceptionnelle de sa zone bancomat pendant la manifestation.
lan avec ats
Cinq interpellations
Les forces de l'ordre ont procédé à cinq interpellations au départ du cortège, indique le porte-parole de la police cantonale vaudoise dans un communiqué. Vers 11h20, les gendarmes ont contrôlé trois Suisses et deux Français, dont une femme, âgés de 20 à 33 ans, qui faisaient partie d'un groupe de manifestants habillés de noir et cagoulés qui s'étaient mêlés aux autres manifestants sur la place de la Gare.
Le communiqué précise que certains individus se sont opposés aux forces de l'ordre et "cherchaient la confrontation". Parmi les personnes interpellées, deux seront dénoncées pour empêchement d'accomplir un acte officiel. Trois autres seront entendues pour violences contre fonctionnaires et seront présentées au procureur.
Durant l'intervention, la police a découvert un sac contenant des bombes de peinture et du matériel pour commettre des dommages à la propriété.
Dixième mobilisation en Suisse
Au niveau suisse, il s'agit de la dixième mobilisation en faveur de l'environnement depuis une année, la septième à se dérouler un vendredi sous la forme d'une "grève" du climat depuis celle du 18 janvier 2019. Au plus fort de la mobilisation, le 2 février et le 15 mars, quelque 10'000 personnes avaient déjà défilé à Lausanne.
Sur l'ensemble du pays, les manifestations pour le climat ont réuni jusqu'à 50'000 personnes, selon la police, et 66'000, selon les organisateurs.
Interrogé vendredi soir dans Forum, l'écologiste neuchâtelois Fernand Cuche se réjouit de la durée de ce mouvement: "C’est réjouissant parce qu'on voit que les jeunes continuent d’être mobilisés et ils le restent parce que du point de vue de la décision politique et économique aucune action concrète n’a été prise jusqu'à maintenant. J'espère qu'ils trouveront la force de la durabilité dans l'action. Il y a urgence de changer les institutions".
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"La grève du climat a des impacts sur la politique environnementale de la Suisse et de l’Europe"
"Il y a des effets tangibles de leur mobilisation", estime samedi dans la Matinale Géraldine Pflieger directrice de l’institut des Sciences de l’environnement à l’UNIGE. "Les messages scientifiques ne sont rien si ils ne sont pas relayés, amplifiés par une mobilisation sociale. "
"Leur force c’est de nous parler de leur génération directement concernée par le réchauffement climatique. Le défi pour eux c’est de parler à ceux qui n'entendent pas cette voix", estime-t-elle encore.
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