"C’est quand même une culture qui est assez exigeante en température. Malgré ça on a réussi à conduire une culture jusqu'au bout, donc c’est prometteur", se réjouit Alain Salzmann, agriculteur à Bavois dans le canton de Vaud.
Les champs de l’agriculteur se situent sur les lieux d’anciens marécages, régulièrement drainés pour permettre l’agriculture. Le projet veut au contraire valoriser l’humidité naturelle de la zone en favorisant les cultures humides comme le riz.
"Dans les zones temporairement humides les agriculteurs subissent parfois de mauvaises récoltes, explique Anja Gramlich, chercheuse de l’Agroscope. Cela les oblige d’une part à investir dans des systèmes de drainage et d’autre part à rechercher d’autres possibilités de culture."
Favoriser la biodiversité
Autre avantage, cultiver les champs inondés crée de nouveaux lieux de vie pour les espèces adeptes des zones humides. Dès les premiers mois de test, des rainettes vertes, des libellules et des espèces végétales peu présentes dans la région ont pu être observées dans les rizières.
L’objectif est d’atteindre des rendements de 4 à 7 tonnes par hectares comme ceux observés au Tessin, où le riz se cultive sur terrain sec. Mais cette année un printemps froid et des maladies qui ont ravagé certaines variétés ont compliqué la culture de la céréale.
"Le riz s’est développé de manière assez inégale, détaille Alain Salzmann. Et on a eu quelques problèmes de maturité, car l’eau d’irrigation était trop froide. Aux entrées d’eau le riz s’est moins bien développé que sur les bords."
L’agriculteur propose désormais son riz à 9 francs les 600 grammes. Il espère maintenant perfectionner la culture et y trouver à terme une source de diversification de son exploitation.
>> Lire aussi : Des tests menés pour l'implantation de rizières au nord des Alpes
Céline Brichet
Lieux des tests
Cinq lieux ont été choisis par la Confédération pour participer à un projet pilote de culture du riz au nord des Alpes. En Suisse romande, le domaine de Bavois et une exploitation de la Broye fribourgeoise ont pris part aux tests, ainsi que des terrains des cantons de Soleure, Berne et Argovie, tous sélectionnés pour la qualité de leurs sols et leur proximité avec un cours d’eau.