C'est l'une des nouveautés de la loi fédérale sur les étrangers et l'intégration entrée en vigueur en janvier 2019. La connaissance de la langue parlée dans la commune de domicile est désormais une exigence pour conserver un permis de séjour.
C'est le cas en particulier pour les personnes en provenance d'un Etat tiers (hors UE) bénéficiant d'un regroupement familial avec une personne issue elle aussi d'un Etat tiers.
Un délai d'un an bientôt échu
Le service de la population vaudois a envoyé 1600 courriers en 2019 pour informer les personnes concernées de ces nouvelles exigences. Environ 200 d'entre elles ont pu immédiatement présenter un certificat. Pour les autres, le délai d'un an accordé est en passe d'échoir.
"Nous constatons qu'il y a une forte augmentation des demandes pour des cours de français et il y a aussi une forte augmentation des niveaux de stress des personnes qui prennent contact avec nous à cause de ces nouvelles exigences", note Sabina Gani, directrice de Lire et Ecrire dans le canton de Vaud.
600 personnes sur liste d'attente
Son association s'est groupée avec d'autres structures vaudoises actives dans la formation de base pour adulte subventionnée pour demander davantage de moyens. Elles estiment que 600 personnes environ sont sur liste d'attente aujourd'hui.
Informé de la situation, le chef de la division Etrangers du service de la population du canton de Vaud préfère être pragmatique: "On va très certainement être souple et donner une année supplémentaire pour satisfaire à cette condition", a confié Guy Burnens à la RTS
La RTS a contacté tous les cantons romands. Aucun n'a encore eu à recourir à un renvoi faute d'un niveau de français suffisant, mais les premiers cas pourraient se présenter bientôt.
Carole Pantet/vkiss
Pas encore d’effet sur les offres de cours classiques
Des certifications en français sont aussi exigées pour obtenir des permis B, C et la naturalisation. Alors que l’Ecole club Migros pensait voir la demande en cours de langue progresser, elle confie à la RTS ne pas encore avoir ressenti les effets de ses modifications légales. Les demandes pour des certifications FIDE, exigées par les autorités cantonales, sont elles en nette hausse.