Amateurisme, négligence... Le PLR lausannois ne mâche pas ses mots contre le Conseil d'administration censé exercer la haute surveillance sur la direction du centre sportif. Ce conseil est présidé par l'ancien syndic socialiste de Lausanne Jean-Jacques Schilt. Oscar Tosato, municipal en place, en fait également partie.
Le PLR s'interroge sur leurs compétences et leur responsabilité dans cette affaire. A la suite de nombreuses plaintes des employés sur leurs conditions de travail, concernant notamment le non-paiement d'heures de travail de nuit, jusqu'à 20 heures de travail d'affilée, le canton est intervenu.
Un audit externe demandé par le conseiller d'Etat Philippe Leuba est en cours pour faire la lumière sur les nombreux dysfonctionnements.
Le problème? Choisir les gens pour le réseau plutôt que pour les compétences
Pour Alain Schatt, professeur en HEC à l'Université de Lausanne, spécialiste de la gouvernance d'entreprise, le cas du centre sportif de Malley n'est pas une exception: "Il y a des problèmes dans un certain nombre de cas, dans les institutions de droit public, mais aussi dans le privé, dans la mesure où on choisit souvent les gens en fonction des réseaux".
Et d'expliquer qu'ils sont choisis non pas pour leurs compétences, mais parce qu'on les connaît, on les apprécie et qu'on a envie de travailler avec eux. "Dans tous ces cas-là, quand on fait appel au réseau plutôt qu'à la compétence et à l'indépendance des membres, on peut être certain qu'un jour ou l'autre des problèmes se poseront."
Indépendance à prouver
La solution est évidente selon Alain Schatt: "Il faudrait qu'ils prouvent leur indépendance et leurs qualifications dans le domaine d'activité avant d'être élus." Et d'insister: "Sans compétences et sans indépendance, il est évident qu'il ne faudrait pas les choisir comme administrateurs."
Le PS et les Verts déposeront eux aussi mardi soir une interpellation urgente à l'attention de l'Exécutif lausannois pour faire la lumière sur les conditions de travail au Centre sportif de Malley.
Le conseil d'administration du Centre sportif de Malley, lui, ne souhaite plus communiquer jusqu'à la fin de l'audit.
Martine Clerc/ebz