Dans un communiqué commun publié vendredi, les Municipalités des trois communes actionnaires disent prendre "très au sérieux" les différentes interpellations qui leur ont été adressées au sujet des conditions de travail au CSM (Vaudoise aréna), propriétaire et exploitant de la nouvelle patinoire de Malley.
Elles demandent au conseil d'administration du CSM de "tout mettre en œuvre afin d'établir les faits et de déterminer, le cas échéant, les responsabilités pour ramener un climat de travail serein au sein de cette structure".
Respect de la loi sur le travail
Lausanne, Prilly et Renens souhaitent que "des mesures soient prises rapidement". Elles demandent que les administrateurs "s'assurent immédiatement du respect des dispositions de la loi sur le travail et corrigent le cas échéant les éléments qui doivent l'être".
"Les aspects financiers qui en découlent pour les collaborateurs devront être étayés et réglés, en particulier s'agissant du travail de nuit", écrivent les trois syndics, Grégoire Junod (Lausanne), Alain Gillièron (Prilly) et Jean-François Clément (Renens).
Ces derniers exigent aussi que l'entreprise chargée de l'audit externe, demandé par le canton, "établisse les faits et détermine si besoin les responsabilités en prenant en compte tous les éléments mentionnés par les collaborateurs".
Pas d'audit piloté par Jean-Jacques Schilt
Ils demandent en outre que le cadre du mandat de l'audit soit modifié et que celui-ci soit "réalisé sous l'égide du vice-président du conseil d'administration et des représentants politiques des communes au sein du conseil".
Interrogé dans l'émission Forum, Grégoire Junod souligne qu'il paraissait important que cet audit "se passe dans de très bonnes conditions" et qu'il ne soit pas conduit par le président du conseil Jean-Jacques Schilt (aussi mis en cause) mais qu'il soit piloté par son vice-président "de manière à ce que cet audit puisse permettre vraiment ce qu'on attend de lui c'est-à-dire de pouvoir tirer au clair la situation, établir les faits et le cas échéant les responsabilités."
Le syndic de Lausanne réfute toute réaction tardive, alors que les employés ont alerté le Service de l’emploi sur leurs conditions de travail à la fin du mois d’octobre 2019. "On a eu connaissance de ces informations plus tard", précise-t-il. "Ce qui nous paraît important aujourd'hui, c'est que ce qui peut être corrigé rapidement le soit. Il s'agit de faire plusieurs choses: de payer ce qui doit être payé par rapport au passé et de veiller à l'avenir à ce que l'ensemble des dispositions de la loi sur le travail soient respectées (...) Il faut maintenant rapidement se mettre en conformité."
Saisi par les employés de la Vaudoise aréna, le syndicat Unia avait déjà estimé mercredi que l'audit - tel qu'il était prévu - ne serait pas neutre, le CSM ayant "volontairement choisi de ne pas associer les salariés à ce processus". Unia dénonçait aussi la position de Jean-Jacques Schilt, organisateur de l'audit, le déclarant "juge et partie" dans l'actuel conflit.
>> Lire : Unia saisit le SECO et remet en question l'audit de la Vaudoise aréna
Soutien aux collaborateurs
Les Municipalités des trois communes prient par ailleurs le CA du Centre sportif de Malley de "mettre en place au plus vite une structure de soutien pour accompagner les collaborateurs durant cette période et pendant la mise en place des mesures qui auront été décidées suite à l'audit".
oang avec ats
Les responsables du CSM peu loquaces
Le directeur du Centre sportif de Malley Christophe Huybrechts se mure dans le silence depuis que l’affaire a éclaté à la fin du mois de janvier.
Le président du conseil d'administration, Jean-Jacques Schilt, est à peine plus loquace. Il se contente de dire qu’il est extrêmement satisfait de ne plus avoir la charge de l’audit. Il explique qu’il pourra ainsi donner sa propre version des faits.
L'ancien municipal lausannois précise encore avoir mandaté lui-même cet audit sur instruction de l’Etat avoir simplement fait ce que l’on lui demandait de faire.
A propos du remboursement des heures supplémentaires et du travail de nuit, Jean-Jacques Schilt explique que la situation est évaluée et que les mesures demandées par les communes actionnaires de Malley sont en cours.
Les JOJ en toile de fond
Toute cette affaire a pour toile de fond la construction de la Vaudoise aréna, qui devait à tout prix être prête pour les Jeux Olympiques de la Jeunesse (JOJ), début janvier à Lausanne.
La vingtaine d'employés du CSM ont été mis sous forte pression durant cette phase.
Des durées de travail allant jusqu'à 20 heures par jour et du travail de nuit sans autorisation ont notamment été dénoncés par les employés du nouveau complexe sportif de l'ouest lausannois.