Les deux partis ont réagi aux déclarations du trésorier de la Grève du climat Vaud Kelmy Martinez, qui a expliqué jeudi matin dans La Matinale que le Service vaudois de la protection de la jeunesse (SPJ) avait versé 10'000 francs pour l'organisation de Smile For Future. Ce sommet d'une semaine avait réuni environ 400 militants climatiques, dont Greta Thunberg, en août dernier à l'Université de Lausanne.
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Kelmy Martinez avait spécifié que cet argent avait "uniquement servi à financer un événement ponctuel", en l'occurrence le sommet Smile For Future. Il a précisé que cette somme n'avait pas été utilisée ensuite pour la campagne de la Grève du climat au Conseil d'Etat.
"Les critères ont été respectés"
Le Département vaudois de la formation et de la jeunesse dispose d’une enveloppe de 100'000 francs pour soutenir des activités de jeunesse. Cette définition est large, mais le règlement précise que tout prosélytisme est interdit. C’est à ce niveau qu'il y a matière à débat et à interprétation.
Selon Frédéric Cerchia, délégué à la jeunesse, le canton respecte complètement le cadre: "Il y a une base légale, des critères d'attribution qui ont été respectés. On a financé un événement ponctuel de jeunes voulant réunir d'autres jeunes autour des questions climatiques, avec des invités, des scientifiques, et tout ça dans le cadre de l'Université de Lausanne. D'autres entités publiques ont soutenu l'événement et l'organisation était transparente". Frédéric Cerchia précise qu'une marche pour le climat avait déjà reçu une subvention du canton de Vaud en 2015. L'événement était organisé en marge de la COP21 par des scouts.
"Une société-écran"
Le PLR Vaud a souligné dans un communiqué, en évoquant précisément la question du prosélytisme, que ces exigences ne sont pas respectées "lorsque l'on sait que la Grève du climat prône la désobéissance civile." L'interpellation du PLR Vaud vise à connaître "les motifs de ce soutien financier" mais aussi à savoir si le Conseil d'Etat était au courant de cette aide.
Plus virulente, l'UDC Vaud a critiqué dans un communiqué "ce copinage de gauche qui se sert dans la poche du contribuable". Des propos repris par son président Kevin Grangier, jeudi soir dans l'émission Forum: "Il y a tout un système de sociétés-écran créées dans le giron de la gauche pour pouvoir contourner les différents interdits comme le prosélytisme politique. Grâce à cela, les mêmes membres des partis de gauche peuvent contourner les règles statutaires et obtenir des financements publics".
Un argument remis en cause par la présidente du Parti socialiste vaudois, Jessica Jaccoud, qui rappelle que la loi incriminée émanait d'un Conseil d'Etat à majorité de droite à l'époque.
jfe
Eclaircissement sur la situation d'un cadre de l'Etat
Le PLR et l'UDC ont déjà déposé des interpellations mardi dernier au Grand Conseil en lien avec des activistes climatiques. Se référant à un article de 20 minutes, les deux partis ont dit vouloir un éclaircissement sur la situation d'un chef de projet employé par le canton, qui officie aussi comme contact presse pour Extinction Rebellion.