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L'isolement contre le coronavirus encore plus dur à gérer en prison

La prison de la Tuilière à Lonay (VD) [Keystone - Laurent Gillieron]
L'isolement contre le coronavirus encore plus dur à gérer en prison / La Matinale / 1 min. / le 1 avril 2020
Le coronavirus met les établissements pénitentiaires sous tension. Dans le canton de Vaud, une pétition a été adressée au directeur de la prison pour femmes de la Tuilières. Une dizaine de détenues s'y plaignent des mesures prises pour lutter contre l’épidémie.

Datée du 18 mars, la missive pointe du doigt la suppression des visites au parloir. Les détenues craignent pour la qualité de leurs relations sociales, surtout celles qui ont des enfants. L’isolement est d’autant plus dur à encaisser en milieu carcéral.

"Bien évidemment qu'une période telle que celle que nous traversons exacerbe les tensions, aussi bien dans la société qu'en prison", admet Sylvie Bula, la cheffe du service pénitentiaire du canton de Vaud. "Les personnes détenues ont peur pour elles-mêmes, ont peur pour leurs proches qui sont à l'extérieur." Les mesures qui ont été rajoutées suscitent "pas mal de questions et de réactions, qui ont pu être vives dans certains endroits", ajoute-t-elle.

Protéger en priorité la santé des détenus et du personnel

Protéger la santé des détenus et des employés du service pénitentiaire, c’est le but de ces mesures appliqués dans toutes les prisons du canton. Des compensations ont néanmoins été mises en place.

"Nous avons fait en sorte que les personnes détenues puissent appeler plus souvent et que le nombre de visites annulées soient compensées par un nombre de téléphones équivalent", explique Sylvie Bula. "Nous avons aussi facilité l'envoi du courrier, en rendant gratuit tout envoi de courrier des personnes détenues à leurs proches à l'extérieur." Les personnes détenues peuvent dorénavant recevoir un colis par semaine, alors que les règles usuelles prévoient un colis tous les deux mois.

Des rémunérations sont égalements proposées pour celles et ceux qui se retrouvent privés d'ateliers. Pour les détenus qui doivent continuer à travailler à la buanderie ou en cuisine, un bonus de 20% est prévu.

Virginie Gerhard/ebz

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