"J'ai un âge à trois chiffres", sourit Germaine de Crousaz Badan, qui aura 100 ans au début du mois de juin.
Germaine vit seule dans son chalet aux Diablerets (VD) et reconnaît dans "La vie chez soi" que la pandémie qui sévit actuellement n'a pas beaucoup changé son quotidien, si ce n'est qu'elle ne fait plus les courses elle-même.
"Avant j'avais les amis qui venaient, maintenant on se téléphone. J'ai deux repas qui viennent dans la semaine", poursuit-elle. Germaine est reconnaissante aux personnes qui les lui apportent d'être "la seule chose qu'elle va voir" pendant plusieurs jours.
"Avant on s'embrassait, maintenant, on se fuit!"
La centenaire apprécie de pouvoir sortir se promener sur son domaine et compte ses pas, 20 par 20. "Il y a bien des personnes qui ne voudraient pas vivre toutes seules ici, mais moi j'adore ce coin. Je n'ai pas peur et je crois que je n'ai jamais eu peur", dit-elle.
Depuis le début de la crise sanitaire, elle pense beaucoup à la comparaison avec la Seconde Guerre mondiale, qu'elle a vécue au début de sa vingtaine.
"La guerre au microbe, c'est un peu comme la guerre, sauf qu'avant on voyait les gens, on s'aidait, on s'embrassait... Tandis que maintenant, on se fuit!"
Pour Germaine, les choses sont toutefois bien différentes notamment "parce que là on sait tout, tandis qu'à l'époque on ne savait que ce qui se passait au village". Elle estime avoir eu "la vie beaucoup plus dure à 20 ans que maintenant".
Les festivités pour son anniversaire étaient normalement prévues le 7 juin. Il est possible qu'elles soient repoussées. Mais la Vaudoise reste positive: "J'aime autant deux ou trois visites à la fois qu'être cent."
>> Pour témoigner dans "La vie chez soi" : chezsoi@rts.ch
Dominique Choffat/ptur