C'est "un soutien sous forme d'abandon de factures", a indiqué le syndic de Lausanne Grégoire Junod, revenant sur une information parue dans 24 heures. Il ne s'agit donc pas d'une subvention et le Conseil communal n'aura pas à se prononcer.
Dans le quotidien vaudois, Grégoire Junod précise que l'abandon de factures peut toucher autant le droit de superficie de 100'000 francs par an que les coûts en énergie. "Il s'agit d'une aide ponctuelle liée au Covid-19 au même titre que les remises de loyers que nous avons accordées à nos établissements publics ou commerces".
Un minimum d'entretien est obligatoire
"La situation d'Aquatis est très particulière. On ne peut pas laisser mourir les animaux, il faut les nourrir, s'en occuper, et entretenir les bassins. Ce sont des charges incompressibles", argumente Grégoire Junod.
A l'instar de plusieurs parcs animaliers, l'aquarium et vivarium est fragilisé par la fermeture de ses portes depuis le 13 mars. Aquatis est le plus grand musée-aquarium d'eau douce en Europe avec ses deux millions de litres d'eau, 10'000 poissons et 250 reptiles et amphibiens.
"Normalement quand un établissement ferme, nous pouvons éteindre les lumières, arrêter l'électricité et n'avoir qu'un minimum d'entretien à prendre en charge. Avec le vivant, les choses sont différentes, rien ne s'arrête", expliquent les responsables d'Aquatis sur leur site internet dans une rubrique réservée à un appel aux dons.
35'000 francs par semaine
"L'entretien quotidien des animaux, qu'il s'agisse du nourrissage, de la simulation des saisons (température, décors), du contrôle de la qualité de l'eau, de l'entretien des 200 pompes à filtration ou du maintien des températures adéquates qui demande un apport d'électricité constant, tout ceci représente des charges importantes."
"Les frais de nourriture et d'entretien s'élèvent à 35'000 francs par semaine, soit 140'000 francs par mois, et nous sommes inquiets pour le futur. Si la situation n'est pas tragique pour le moment, elle pourrait le devenir", avertissent-ils.
ats/boi
Déjà en difficulté
La crise du Covid-19 vient s'ajouter à une situation financière déjà difficile pour Aquatis. Le groupe Boas avait annoncé l'automne dernier une perte comptable de quelques centaines de milliers de francs pour le musée-aquarium pour 2019.
Deux ans après l'ouverture, le nombre de visiteurs s'est monté à 240'000, alors que 450'000 étaient espérés dans un premier temps.
"On a un objectif à cinq ans. A cinq ans, cette entreprise sera profitable. Aujourd'hui, elle ne l'est pas encore. C'est tout à fait normal. Nous ne sommes qu'en deuxième année d'exploitation", déclarait Bernard Russi, président du groupe hôtelier Boas et patron du groupe Aquatis en septembre.
Des économies ont déjà été réalisées en optimisant notamment les charges, le personnel et le nettoyage. Le groupe Boas a déjà investi plus de 30 millions de francs dans le projet qui en a coûté 64 millions, sans subventions.