Faute de liquidités, le journal basé à Vevey doit cesser de paraître immédiatement, a annoncé mercredi sa directrice et rédactrice en chef Stéphanie Simon. Il déposera son bilan le 12 mai prochain. Ses 13 collaborateurs et cinq commerciaux perdent leur emploi.
"C'est un immense choc pour toute l'équipe et la direction qui ont fait vivre ce journal", écrit Stéphanie Simon. L'équipe aurait souhaité "prendre congé de ses lecteurs et revenir sur les moments cruciaux de la vie du journal". Mais il n'est pas en mesure, financièrement, de publier une dernière édition, précise-t-elle.
Effondrement de la publicité
En novembre, le journal s'était allié au groupe ESH Médias pour surmonter ses difficultés financières. Les mesures étaient "à bout touchant" mais elles ont été annulées par le confinement et l'arrêt de l'activité économique, explique la directrice. "L'effondrement publicitaire touche tous les titres, mais il est fatal aux petits".
Le journal "déplore" de n'avoir pas reçu le soutien des communes de la région, par l'achat de pages communales notamment. L'aide à la presse vaudoise, dévoilée en janvier et qui doit être validée par le Grand Conseil, n'était "pas suffisante" pour lui permettre un avenir.
Distribué à 127'000 exemplaires
Avec cet arrêt brutal, les 13 collaborateurs (9,3 postes équivalents temps plein) et cinq commerciaux, repris par la régie Impactmédias, perdent leur emploi. Des collaborateurs externes, des pigistes, des photographes et une correctrice sont également touchés.
Le Régional est un hebdomadaire gratuit. Il était distribué à 127'000 exemplaires, de Lausanne jusqu'aux portes de St-Maurice (VS). Le journal avait vu le jour en 1995.
ats/gma
Impressum déplore cette décision
Dans un communiqué diffusé mercredi soir, le syndicat Impressum déplore la faillite du journal vaudois. "Il est temps que les autorités fédérales, cantonales et locales prennent la mesure de l’importance de la presse pour la démocratie et qu’elles mettent en oeuvre les mesures nécessaires pour soutenir le secteur en grande difficulté", écrit l'association professionnelle de journalistes.