Si tous les groupes politiques ont suivi les recommandations de vote positif de la Commission des finances sur ce décret urgent, les critiques et les mots les plus virulents ont fusé avant le vote.
Les députés ont fustigé un "désastre", un "fiasco", et fait part de leur "stupéfaction" et de leur "consternation" face à des "dysfonctionnements", voire de "l'incompétence". Ils ont vivement critiqué la gouvernance et le management de l'hôpital ainsi que le dépassement de près de 25% du coût initial de sa construction.
En outre, l'hôpital a procédé en début d'année à un emprunt de 20 millions sans garantie dans une banque extérieure au canton, sans l'en informer, probablement pour le paiement de salaires et de matériel. Un acte pas illégal en soi, mais qui irrite passablement les autorités cantonales.
Devant le fait accompli
Après plus d'une heure trente de discussions, les députés ont dit oui à l'unanimité à cette garantie temporaire de 60 millions de l'Etat de Vaud à l'hôpital de Rennaz pour les emprunts bancaires. Même unanimité pour prolonger au-delà du 30 septembre 2020 la garantie temporaire de 45 millions de francs accordée à l'HRC pour son fonds de roulement.
Si la plupart ont regretté d'être mis devant le fait accompli, tous ont insisté pour un vote immédiat. "On n'a pas le choix si on veut éviter un lockout ou un grounding" de l'hôpital de l'Est vaudois, a résumé le PLR Marc-Olivier Buffat. Son parti dit envisager la possible création d'une commission d'enquête parlementaire.
Si le Grand Conseil avait refusé, l'hôpital aurait fait face à un manque de trésorerie dès la fin du mois de juin et n'aurait plus pu garantir le paiement des salaires et des factures des fournisseurs, selon la Commission des finances.
Inauguré l'été dernier, le site à Rennaz a accueilli en novembre ses premiers patients. Dès ses débuts, il a fait l'objet de critiques, notamment pour des problèmes d'absentéisme, de temps d'attente trop longs aux urgences ou d'annulations d'opérations. En mars dernier, la direction avait fini par appeler à la rescousse l'ancien directeur du CHUV, Pierre-François Leyvraz, afin d'examiner l'organisation médicale.
ats/jop