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La détection du coronavirus dans les classes vaudoises fait polémique

Salle de classe dans le canton de Genève. [Keystone - Martial Trezzini]
La détection des cas de Covid-19 dans les classes vaudoises fait polémique / Le 12h30 / 2 min. / le 18 mai 2020
Un communiqué du canton de Vaud déclenche de nombreuses réactions scandalisées, chez les enseignants et les parents d’élèves. L’Etat est soupçonné de vouloir "cacher" d’éventuelles contaminations en demandant de ne pas les révéler.

Ce document détaille la façon de gérer et de communiquer à propos des cas de coronavirus dans les classes vaudoises. Ce qui fait bondir les enseignants et parents d'élèves, c'est que les autorités expliquent que s'il n'y a qu'un seul élève ou un seul enseignant contaminé, les enseignants et les camarades de classe ne seront pas informés, car ils ne sont pas considérés comme des personnes ayant eu des contacts étroits.

Notion de "contacts étroits"

C'est cette notion de "contacts étroits" qui fait réagir la Société pédagogique vaudoise. La plupart des enseignants disent ne pas réussir à conserver la fameuse distance de 2 mètres, surtout s'ils travaillent avec les plus jeunes. C’est ce qui ressort d’une enquête du syndicat effectuée la semaine passée et à laquelle ont répondu près de 1900 enseignants. Alors pour le syndicat, la position des autorités ne reflète pas la réalité du terrain. Il faut informer les professeurs concernés en cas d'infection.

Eric Masserey, médecin cantonal adjoint, répond que le risque est minime: "Plus l'enfant est petit, plus les distances sont difficiles à respecter, mais heureusement, plus il est petit, moins il est infecté et moins il semble engagé dans la transmission. On est obligés d'assumer le fait que ce n'est pas un cas qui pose problème, mais qu'évidemment on réagirait si on voit qu'il y a effectivement une transmission qui a lieu".

Vives réactions de parents

De nombreux parents d'élèves ont également vivement réagi, via notamment des centaines de commentaires sur les réseaux sociaux, avec le sentiment qu’on veut leur cacher des choses. Eric Masserey se veut rassurant: "Il n'y a pas lieu de paniquer, parce qu'on a pu observer maintenant en quelques jours et on connaît beaucoup mieux ce qui se passe dans la transmission de ce virus. La réouverture progressive des écoles et des contacts permet d'observer ce qui se passe".

Depuis le 11 mai et la reprise de l’école, le canton a compté un seul cas de Covid-19 chez un élève, mais sans symptôme. L’enfant a été testé lors d’une visite à l’hôpital pour un autre motif. Il a été mis en isolement.

Prolonger les demi-classes

Au-delà de cette polémique, les syndicats d'enseignants des cantons de Vaud et Genève, soutenus par le Syndicat des enseignants romands, montent également au front pour demander que l’école en demi-classes soit prolongée, en tout cas pour quelques semaines. Voire jusqu'à l'été, pour certains. L'enseignement par classes entières devrait normalement reprendre lundi prochain dans la plupart des cantons.

Sujet radio: Martine Clerc

Adaptation web: Jean-Philippe Rutz

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