Les discussions autour de la situation financière et de la gouvernance de l'HRC "ont atteint un tel degré de personnalisation qu'elles ne permettent plus un examen sérieux sur le fond", a relevé jeudi Pascal Rubin dans une déclaration écrite. Il a estimé que l'avenir de l'établissement "ne peut se résumer à des combats de personnes."
Le nouvel hôpital de Rennaz, qui a accueilli ses premiers patients en novembre dernier, enchaîne les difficultés depuis plusieurs mois. Et notamment financières: un déficit de 17,9 millions de francs est attendu pour 2019, au lieu des 6 millions de perte budgétés. Une garantie d'emprunt complémentaire vient de lui être octroyée en urgence par les cantons de Vaud (pour 60 millions) et du Valais (20 millions) pour assurer sa viabilité financière à court terme.
Gouvernance remise en cause
Surcoûts et retards liés au déménagement, problèmes de mise en oeuvre et revenus hospitaliers inférieurs aux attentes ont été avancés pour justifier l'ampleur de la perte. Plusieurs voix se sont aussi élevées contre la gouvernance de l'établissement, qui a notamment dû composer avec des démissions en cascade et des problèmes d'absentéisme depuis son inauguration.
Les syndicats avaient notamment exigé en début de semaine un renouvellement immédiat de la direction, l'accusant d'une "dérive autoritaire et inopérante." Autant dire que ces mêmes syndicats se sont réjouis du départ de Pascal Rubin. "C'est une bonne et sage décision compte tenu de la situation", a commenté Thierry Lambelet du syndicat Syna, contacté par Keystone-ATS.
S'exprimant aussi au nom des syndicats SSP, SCIV ainsi que de l'Association suisse des infirmières et infirmiers, il a évoqué "une étape symboliquement très forte", ajoutant toutefois que le départ du directeur n'allait pas régler tous les problèmes.
Un hôpital "indispensable"
Interrogée dans le 19h30, la conseillère d'Etat vaudoise en charge de la Santé a indiqué que "la décision de Pascal Rubin est purement individuelle, je ne lui ai rien suggéré". L'élue socialiste est convaincue "du rôle indispensable que joue cet hôpital pour la région du Chablais".
Elle attend maintenant que l'avenir de ce "magnifique outil" puisse être assuré. "Avec ma collègue (valaisanne) Esther Waeber-Kalbermatten, nous sommes en contact avec le conseil d'établissement pour assurer la continuité de l'HRC", a-t-elle indiqué.
ats/cab
Succession "dans les meilleurs délais"
Concernant la succession de Pascal Rubin, cela se fera "dans les meilleurs délais", a écrit le conseil d'établissement de l'HRC dans son communiqué. Il a dit regretter les attaques personnelles à l'encontre de son ex-directeur, tout en le remerciant pour le travail accompli depuis 10 ans.
Nommé directeur de l'Hôpital Riviera en 2010, puis de l'HRC en janvier 2014, Pascal Rubin "a mis en oeuvre les étapes structurantes indispensables" pour la création de l'établissement de Rennaz, qui a permis de regrouper cinq sites hospitaliers de la région.