"Quelques personnes faisant partie de ces mouvements reçoivent des pressions ou commencent à avoir des problèmes, aussi si elles sont fonctionnaires ou élus, dans leur engagement", affirme l'épidémiologiste Valérie d'Acremont, membre des Doctors for Extinction Rebellion Switzerland (Doctors4XR), dans le 12h30.
Au lieu de jouer un rôle d'arbitre, "le monde politique et judiciaire interfère" avec les décisions de justice, explique pour sa part Gary Domeniconi, membre de la Grève du Climat Vaud. Il en veut pour preuve l'appel du procureur général après l'acquittement, à Renens, des militants qui avaient pénétré dans une filiale de Credit Suisse. La banque elle-même avait renoncé à recourir.
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Dominique Bourg, professeur honoraire de l'Université de Lausanne, observe également "une volonté de criminaliser la protestation d'une jeunesse qui veut simplement pouvoir continuer à vivre correctement". Il rappelle que les effets du réchauffement climatique sont bien documentés et qu'il y a urgence à agir.
Criminilisation "vouée à l'échec"
La désobéissance civile n'est pas une fin en soi, estime l'ancien bâtonnier vaudois Christian Bettex pour qui il faut trouver d'autres voies et renouer le dialogue entre la société civile et le monde politique. Mais la criminalisation des militants, estime-t-il, est "vouée à l'échec".
Si les quelque 200 activistes dans l'attente d'un jugement sont condamnés à 20 jours-amende et décident de purger leur peine en prison, cela reviendrait à occuper une cellule pendant presque 11 ans, a-t-il calculé. "Ce n'est pas une solution", dit-il.
Appel à des mesures de protection
Dans cette lettre ouverte, Extinction Rebellion, la Grève du climat et Lausanne Action Climat demandent aux autorités d'écouter la communauté scientifique et de prendre des mesures pour ne pas poursuivre les personnes qui s'engagent en faveur du climat. Ils veulent aussi qu'ils garantissent, en tant qu'employeurs, "la liberté politique et de manifester de vos collaborateurs".
ats/oang