Cette stratégie doit permettre au canton de défendre ses intérêts ferroviaires au niveau fédéral. Vaud mise sur le rail, champion de la plus petite dépense énergétique par kilomètre parcouru, pour offrir à ses habitants une mobilité durable, efficace et assurant sa prospérité.
Il a développé une stratégie ambitieuse pour lui permettre d'avoir son destin ferroviaire en main, a relevé la présidente du gouvernement Nuria Gorrite, pour qui une forte augmentation de la capacité du réseau ferroviaire vaudois à long terme reste indispensable.
Des projets "clairs et réalisables"
Le gouvernement a préparé un projet de loi qui sera soumis au Grand Conseil. Il lui demande onze millions pour financer les études qui permettront de décrocher des financements fédéraux. La stratégie doit en effet être prête à l'horizon 2022 pour être présentée dans le prochain paquet d'investissements (Prodes 2030-2035) aux Chambres fédérales en 2026.
"Le temps ferroviaire est long. Il est important d'avoir sa propre vision et de proposer des projets clairs et réalisables aux CFF et à la Confédération. Jouer la carte du rattrapage ne suffira pas", a relevé la cheffe du Département des infrastructures, et d'ajouter: "Nous devrons démontrer que nous avons des projets mûrs et réalistes. C'est la condition du succès".
Une nouvelle ligne entre Lausanne et Genève
Les grandes pistes d’études sont déjà identifiées. Parmi elles, la création, en plusieurs étapes, d’une nouvelle ligne entre Genève et Lausanne "pour arrêter de bricoler sur la ligne actuelle". Celle-ci est la seule en Suisse à ne pas disposer d’un parcours alternatif permettant de faire passer les trains lors d'incidents, a souligné Nuria Gorrite.
Et la conseillère d'Etat d'admettre dans le 19h30 que la ligne actuelle est déjà en capacité insuffisante: "Quand il y a des incidents, elle est carrément à l’arrêt. Or, nous sommes dans une des régions les plus prospères du pays. Zurich, Berne ou Bâle ont des lignes redondantes".
Pour réaliser cette voie, il va falloir trouver les arguments pour convaincre les partenaires financiers: la Confédération et les CFF. Car construire une nouvelle voie ferroviaire entre Lausanne et Genève est très couteux.
"Ça se chiffre en centaines de millions, c'est clair. Voire en milliards. Puisqu'il faut partir du principe que les gros investissements qui ont été faits se chiffrent en milliards. Mais en même temps, c'est garantir la prospérité de demain", explique le grand argentier du canton, Pascal Broulis.
Objectifs plus proches
Autre point crucial, discuté cette fois-ci avec le canton de Fribourg, la diminution du temps de parcours entre Berne et Lausanne pour qu’il soit équivalent à celui entre Berne et Zurich (moins de 60 minutes). "Nous ne voulons pas d'une scission entre un système performant de grandes lignes en Suisse alémanique et un réseau qui serait régional en Suisse romande", a signifié la ministre.
Vision 2050 permettra également de réfléchir à la modernisation de l’ensemble du réseau ferroviaire vaudois. Il s’agit de préparer les prochaines étapes, après 2030, du RER Vaud et de l’ensemble des lignes régionales en correspondance avec les voies CFF.
Parmi les priorités à étudier figurent une diminution des temps de parcours entre la Broye et Lausanne et une optimisation de la desserte du Chablais. Le canton veut aussi réfléchir à un maillage plus serré, à des liaisons diamétrales efficaces comme, par exemple, entre Morges et Yverdon.
ats/jfe
Se placer sur la carte européenne
Vaud veut aussi renforcer sa place du canton sur la carte suisse et européenne du rail. Plus court chemin entre Paris et Milan, la gare de Lausanne doit devenir une halte incontournable pour les futurs trains de nuit qui relieront Marseille à Munich ou Zurich à Barcelone.
"Nous devons défendre le noeud ferroviaire de Lausanne-Renens comme Genève défend son aéroport", a indiqué pour sa part Pascal Broulis, conseiller d'Etat en charge des finances. Un fort développement des infrastructures ferroviaires est également nécessaire pour faciliter le transport de fret et offrir de nouveaux débouchés économiques à la Métropole lémanique.