Là où se trouvait le pylône électrique de la ligne à 220'000 volts, il ne reste plus que les quatre socles en béton. La structure métallique a été découpée au chalumeau par des criminels, à une dizaine de centimètres de sa base.
Selon des sources proches du dossier, un découpage supplémentaire a été effectué à un mètre de haut sur deux des quatre armatures. Cette technique a été utilisée pour faire basculer le pylône à l’opposé de l’autoroute adjacente.
Ni explosif ni départ de feu
Dans un premier temps, la police avait privilégié la piste d’une attaque à la bombe, un crime de compétence fédérale. Mais aucun explosif, ni départ de feu, n’ont été découverts sur place. Mardi dernier, le Ministère public de la Confédération a confirmé par écrit cette information à la RTS, sans répondre aux autres questions posées.
L’enquête de police se poursuit pour déterminer les motivations et l’identité des auteurs du sabotage. Selon le journal 24 heures, un manifeste pro-environnement aurait été découvert sur place. Il ne comporterait ni signature, ni revendication. La police ne confirme pas cette information.
Mouvement important contre la 5G dans la région
Le syndic de Gland, Gérald Cretegny, assure que la commune ne faisait pas l’objet de menace ou de revendication particulière. Mais il y a toutefois un mouvement d’opposition important à la 5G dans la région. Or, sur la ligne électrique sabotée, de nombreux pylônes ont un double emploi: en plus de la ligne électrique, ils supportent des antennes relais de téléphonie.
Une pétition anti 5G partie de Gland a récolté des milliers de signatures en 2019. Et une initiative au niveau national est en préparation pour stopper le développement de la 5G.
Mouvance proche de l'ultra-gauche
Selon l’auteur du livre "Ecoterrorisme" (éditions Tallandier), le directeur du centre privé de renseignement CF2R Eric Denécé, de nombreux actes de sabotage sont commis actuellement en Europe contre des infrastructures liées à la 5G. "Des individus proches de l’ultra-gauche, adeptes d’une vision radicale de l’écologie, mènent des actions violentes de plus en plus importantes. Ils ne revendiquent généralement pas leur action", explique-t-il.
Plus de 70 antennes relais ont ainsi été détruites ses dernières années en Europe, dont une antenne l'an dernier à Denens (VD), à quelques dizaines de kilomètres de Gland.
Dans l’affaire actuelle, personne n’a été arrêté pour l'instant. Le sabotage, lui, aurait pu tourner au drame: le pylône est tombé à 10h50 juste à côté de l’autoroute Genève-Lausanne, un axe très fréquenté par les automobilistes en milieu de matinée.
François Ruchti/oang