Philippe Guignard a été condamné pour avoir grugé seize personnes entre 2011 et 2013 avec un projet immobilier dans son fief à Orbe. Il avait en réalité détourné leur argent, plus de 3,2 millions de francs, pour éponger des dettes personnelles et celles de sa société, alors aux abois.
Outre l'escroquerie par métier, le célèbre pâtissier a été reconnu coupable de gestion déloyale aggravée et gestion fautive par le Tribunal correctionnel du Nord vaudois, délocalisé pour l'occasion à Renens.
La peine prononcée par la Cour est identique à celle requise par le Ministère public.
Du sursis pour les comparses
Egalement renvoyés devant la justice, deux de ses comparses ont été condamnés mardi pour complicité d'escroquerie. Ils ont écopé de peines avec un sursis complet: 24 mois pour un notaire retraité et 20 mois pour un financier.
Le quatrième homme jugé dans cette affaire, un promoteur immobilier, a été sanctionné avec une peine de 12 mois avec sursis pour gestion déloyale aggravée et gestion fautive.
Ce procès-fleuve s'est étalé sur huit jours à Renens. Outre le stratagème d'escroquerie, il a mis en lumière la chute de Philippe Guignard. Autrefois star des fourneaux et patron de plusieurs établissements renommés, mais aussi président du Lausanne-Sport, l'homme a tout perdu en quelques années. Il est aujourd'hui ruiné, malade et condamné à de la prison ferme.
Probable recours
Philippe Guignard est apparu sonné à la sortie du tribunal, reconnaissant qu'il ne s'attendait pas à une peine aussi lourde. "Ce n'était pas de l'escroquerie, mais de la maladresse et de la bêtise", a-t-il péniblement articulé. Comme durant son audition, il a répété que son idée avait toujours été de sauver son entreprise et ses 140 collaborateurs.
"C'est une déception gigantesque, c'est un mal profond, aujourd'hui j'ai confiance dans la justice de notre pays, mais cela me semble vraiment disproportionné", a précisé dans l'émission Forum l'ex-pâtissier.
Tant Philippe Guignard que son avocate ont dit qu'ils allaient sans doute faire appel.
ats/lan