"Nous avons tout intérêt à ce que nos polices reflètent la diversité de notre société avec plus de femmes policières et de policiers d’origine étrangère", explique Jean Tschopp, député socialiste au Grand Conseil vaudois et auteur de la motion.
"Cette diversité est un atout et elle facilitera les contacts. La population étrangère – qui représente aujourd’hui un tiers des citoyennes et citoyens vaudois – sera ainsi incitée à approcher et à entrer en contact avec les policières et les policiers."
L’UDC ne veut pas de "demi-citoyen"
La motion passera en commission avant d’être débattue dans quelques mois au plénum. L'UDC s’oppose d'ores et déjà fermement à la proposition socialiste. "J’encourage une police qui soit de proximité, et quand vous êtes proche de la population que vous voulez protéger et servir, c'est en ayant tout comme elle le droit de vote", réagit Philippe Jobin, député UDC au Grand Conseil vaudois, mardi dans le 19h30.
"Ces agents ne doivent pas être des demi-citoyens, mais des citoyens à 100%. Quand vous prêtez serment c’est sur le drapeau suisse et le drapeau vaudois. C’est donc le fondement de la démocratie suisse qui est remis ici en jeu."
L'atout de la double nationalité
Agent depuis deux ans au sein de la gendarmerie vaudoise, Christian B. voit des avantages à sa double nationalité suisse et espagnole. "C’est plus facile parfois de communiquer avec certaines personnes qui ne parlent pas français. Ça m’est déjà arrivé de devoir parler espagnol avec quelqu’un pour créer le contact."
Si le jeune homme de 28 ans avait eu le choix de se naturaliser ou non lors de son assermentation, il aurait peut-être décidé de conserver quelque temps sa nationalité d’origine. "Je me serais senti légitime avec mon origine espagnole, mais je me serais de toute manière naturalisé à un moment ou à un autre car depuis tout petit je me considère tout autant Suisse qu’Espagnol."
Faible évolution au Jura et à Neuchâtel
En Suisse romande, seules les polices des cantons du Jura et de Neuchâtel ont ouvert le métier de policier aux permis C. Pour le moment, le nombre d’agents d’origine étrangère non naturalisés n’a pas augmenté de manière significative: la police jurassienne ne compte encore aucun agent au bénéfice du permis C et la police neuchâteloise n’en dénombre que cinq sur 400.
Maude Richon/asch