Les professionnels de la santé sont à bout et le font savoir. "On nous demande de prendre soin de la population, mais qui prend soin de nous?", demandent-ils, rappelant que la crise du coronavirus n'a fait que mettre en lumière un problème de longue date.
Pour les infirmières, cela fait trop longtemps qu'on tire sur la corde. Co-présidente vaudoise de l'Association suisse des infirmiers, Carmen Cataliato Cuche confirme: "il y a un nombre croissant de soignants qui quittent la profession de manière prématurée", expose-t-elle.
Elle dit également son inquiétude, si cette augmentation se poursuit, de "se retrouver avec un manque de soignants extrêmement important auprès des patients".
"Il faut des investissements massifs"
Car le nerf de la guerre, ce sont bien les effectifs, confirme le secrétaire syndical au SSP-Vaud, David Gygax. Selon lui, il faut donner plus de moyens financiers au CHUV, et surtout sortir d'une logique d'entreprise dans le domaine de la santé.
"Aujourd'hui, les hôpitaux publient des rapports financiers pour déclarer s'ils font des bénéfices", déplore David Gygax, "tout ça est une logique qui marche à l'envers et qui doit être rétablie. Il faut des investissements massifs dans le service public de la santé".
Les syndicats et le personnel soignant ont les yeux tournés vers la direction du CHUV et la ministre vaudoise de la Santé, qui s'expriment jeudi sur la future organisation de l'hôpital en cas de reflux de la pandémie. Et quoi qu'il en soit, une forte mobilisation de tous les acteurs et actrices de la santé est prévue le 28 octobre prochain.
Sarah Clément/jop