Vol de cabris, de poules, installation de caméras cachées dans des abattoirs ou encore blocage de routes: six infractions ont été relevées par le ministère public comme par exemple la violation du domicile, l’entrave à la circulation routière ou encore le vol.
Virginia Markus est arrivée au tribunal soutenue par une quinzaine de militants de la cause animale. Elle s'est retrouvée face à l’éleveur vaudois dont 18 cabris destinés à l'abattoir de Rolle ont été enlevés en 2018. Les entreprises Bell, Micarna et l'abattoir ont également porté plainte contre l’activiste, mais n’étaient pas représentés jeudi.
Exercer une pression sur les autorités
Les caméras cachées et le vol de cabris ont occupé la cour durant la matinée. La présidente a notamment demandé à Virginia Markus pourquoi elle avait préféré communiquer des images aux médias plutôt que d’interpeller les autorités sur les dysfonctionnements remarqués à l'abattoir. La prévenue a répondu qu'il fallait que le public prenne connaissance de la réalité des abattoirs pour pouvoir exercer une pression sur les autorités.
Cette pression a du reste fonctionné, et c’est un peu le paradoxe de cette affaire selon l'avocat de la militante. Les images filmées ont révélé des pratiques d'abattage parfois non conformes. Après ces actions, l’abattoir de Rolle a été fermé temporairement et deux bouchers ont été licenciés et interdits de pratiquer à vie.
Des actes pourtant illégaux
Malgré tout, Virginie Markus risque une condamnation pour s’être introduite illégalement dans les locaux et avoir posé des caméras cachées, ainsi que pour le rapt des petites chèvres.
"Ce serait sympa que je puisse aller revoir mes cabris", a demandé de son côté l'éleveur. Virginia Markus a seulement concédé que 17 cabris étaient toujours vivants. "Je ne donnerai aucuns autres détails sur ces animaux, sur les familles d'accueil qui les ont recueillis ni sur les lieux où ils se trouvent", a-t-elle asséné.
Pas de regrets
L'accusée ne regrette rien mais dit n'avoir "absolument pas l'intention de réitérer des actions de désobéissance civile". Aujourd'hui, Virginia Markus préfère se consacrer au "sanctuaire" qu'elle a monté dans les Alpes vaudoises avec son compagnon et leur association.
"On y accueille des gens qui peuvent directement être touchés par la présence des animaux sans que j'aie besoin d'argumenter, car cela me fatigue désormais", a expliqué la jeune femme.
Peine avec sursis demandée
Le représentant du Ministère public a requis 120 jours amende à 30 francs avec sursis et une amende de 300 francs à l'encontre de l'accusée, principalement pour "simple" appropriation illégitime et non pas pour vol.
L'avocat de la défense a demandé l'acquittement et qu'une éventuelle peine pécuniaire soit assortie du sursis et atténuée en raison du "motif honorable " et de "l'état de nécessité". Le verdict sera rendu jeudi prochain à Nyon.
La justice reproche aussi à la militante d'avoir participé en 2018 à Aubonne (VD) à une chaîne humaine entravant la circulation. Il lui est aussi reproché de s'être introduite la même année avec 130 autres activistes au sein de l'entreprise Bell à Oensingen (SO).
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Sujet radio Virginie Gerhard/oang avec ats