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Les bodycams des policiers vaudois contribuent à faire baisser la tension

Les "caméras-piétons" des policiers lausannois, bien visibles, détendent les conflits. [Keystone - Salvatore Di Nolfi]
Les policiers vaudois et lausannois continueront de porter des mini-caméras / La Matinale / 1 min. / le 13 janvier 2021
Les policiers vaudois et lausannois continueront de porter des mini-caméras, dites caméras-piétons ou bodycams. Lancée en 2019, l'expérience-pilote s'est avérée convaincante et sera prolongée en attendant une pérennisation.

Le rapport d'évaluation divulgué mardi par l'Université de Lausanne relève que la bodycam contribue à la "désescalade" de la violence et à l'apaisement de l'agressivité physique ou verbale.

"Dès qu'un policier annonce qu'il va enclencher la caméra, le ton baisse et les gens se comportent mieux", a expliqué le conseiller municipal lausannois en charge de la sécurité Pierre-Antoine Hildbrand. Sachant qu'une intervention filmée va laisser une trace, le policier est lui aussi incité à garder son calme, ajoute-t-il.

"Rééquilibrer les points de vue"

Face aux vidéastes amateurs, la bodycam permet également aux policiers de montrer leur vision d'une situation. "Cela permet de rééquilibrer les points de vue", poursuit Pierre-Antoine Hildbrand. Même sans enregistrement, la caméra contribue par ailleurs à la gestion et à la dispersion d'une foule curieuse ou agressive.

>> Lire à ce sujet : En testant les bodycams, le canton de Vaud espère "un effet d'apaisement"

Au cours de cette phase test, 16 policiers et 4 suppléants ont participé à l'expérience, procédant à 115 enregistrements volontaires, dont la majorité sur la voie publique (89 fois). Les cas filmés les plus fréquents ont concerné des personnes en état de mental perturbé (26), des litiges ou violences domestiques (19), des bagarres ou rixes (18), des supporters agressifs (15), des contrôles d'identité ou de circulation (12).

Utilisation par l'ensemble des corps de police visée

Le rapport de l'Université de Lausanne souligne que l'acceptation de cette nouvelle technologie a été "bonne" par les policiers. Ceux-ci préconisent toutefois des directives claires qui stipulent qu'un usage des images à des fins de surveillance quotidienne par la hiérarchie n'est pas permis.

Pierre-Antoine Hildbrand, qui était à l'origine de ce projet en terre vaudoise il y a déjà plus de cinq ans, remarque que les esprits ont beaucoup évolué. D'abord controversée au sein des policiers, l'utilisation des bodycams est aujourd'hui reconnue pour ses différents atouts, affirme le chef de la police lausannoise.

Au vu de ces résultats jugés "intéressants", le Conseil cantonal de sécurité a décidé de poursuivre cette expérience pilote pour, à terme, étendre l'utilisation de ces caméras à l'ensemble des corps de police vaudois. La base légale nécessaire sera proposée dans les prochains mois au Grand conseil.

ats/vic

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Utilisation strictement réglementée

Les policiers porteurs de bodycams doivent porter un sigle "Video" et faire une annonce orale lorsqu'ils enclenchent leur caméra. Par ailleurs, seules les autorités judiciaires, en premier lieu le Ministère public, peuvent demander l'accès aux séquences vidéos.

Ailleurs en Suisse, la police municipale de Zurich et la police des transports des CFF ont aussi déjà testé de tels dispositifs, mais sans aller plus loin pour le moment.

>> Plus de détails : Les CFF veulent équiper la police des transports de mini-caméras