C'est un problème récurrent: à chaque élection, les communes retiennent leur souffle jusqu'au dépôt des listes, qui comptent parfois trop peu de candidats. Et pour cause, ces postes-là ne sont pas très attractifs. Ils demandent une grande disponibilité, sont chronophages et ne sont que peu défrayés.
Il est difficile de trouver des candidats qui tiennent sur la durée. Et cette année, le Covid a aussi fait des ravages. L'interdiction des rassemblements a rendu les recrutements difficiles. A Givrins par exemple, la liste pour le Conseil communal est trop courte de 16 candidats. Le syndic, Philippe Zuberbühler, va devoir ruser.
"On a demandé l'autorisation au préfet pour commencer à remplir la liste du deuxième tour déjà maintenant", explique-t-il, "parce qu'elle doit être prête deux jours après les votations du 7 mars, ce qui est vraiment très court. Il faut qu'on motive les gens avant."
La démocratie locale menacée
Motiver les habitants s'avère de plus en plus difficile, surtout dans les petites communes. La rémunération est faible et le poste n'a plus la même aura qu'autrefois, quand il n'est pas carrément ingrat. Pour René Knüsel, politologue et professeur à l'Université de Lausanne, la démocratie pourrait finir par en pâtir.
"On réside dans une commune, mais on travaille ailleurs. Et donc l'attache au lieu de domicile devient extrêmement ténue. On a le risque d'avoir une représentation au niveau de l'exécutif ou même des conseils communaux qui ne corresponde pas à la population réelle de la commune."
Pour que leurs autorités représentent mieux la population, le salut de ces petites communes réside peut-être dans la fusion.
Malika Scialom/asch