L'opération commencera vendredi 5 février à Villars-sur-Ollon, où elle durera jusqu'à dimanche, avant de se poursuivre dès lundi et pour trois jours également aux Diablerets. La troisième étape aura lieu à Leysin, dès jeudi prochain.
L'objectif principal est de préserver la fin de la saison de ski, a indiqué jeudi le ministre vaudois de l'économie Philippe Leuba. Il faut à tout prix éviter les foyers de contagion avant la période des vacances scolaires de février, capitale pour l'économie de la région. "C'est une démarche préventive qui vise aussi à rassurer les touristes et la population indigène", a relevé le conseiller d'Etat PLR.
Les tests se feront sur une base volontaire et sans rendez-vous. Gratuits, ils seront ouverts à toute personne dès 12 ans, y compris à la population qui ne réside pas dans l'une de ces trois stations. Les équipes des centres de tests sont composées d'une trentaine de personnes issues de la Protection civile et de spécialistes du centre de traçage. Ouverts de 9h à 19h, ces centres pourront recevoir jusqu'à 840 personnes par jour. Les résultats seront envoyés par SMS environ 15 minutes après le test.
Brassage de population en vue dans les stations
"C'est une facilitation qu'on offre à la population, en allant sur place avec des équipes mobiles", a expliqué la présidente du Conseil d'Etat vaudois Nuria Gorrite dans l'émission Forum de la RTS jeudi soir. Et si les stations de ski sont ciblées, c'est parce qu'elles vont connaître beaucoup de brassage de population ces prochaines semaines. "On souhaite éviter qu'on transporte le virus d'un endroit à l'autre et qu'on contamine ainsi l'ensemble des cantons".
Ce dont les stations ont le moins besoin, c'est de devenir des clusters nationaux! On l'a vu au début de l'épidémie avec une station valaisanne qui a fait cette triste expérience
La ministre socialiste ne craint pas que cette campagne donne aux stations vaudoises une mauvaise image, celle d'un lieu où l'on peut potentiellement se faire contaminer, bien au contraire: "Ce dont elles ont le moins besoin, c'est de devenir des clusters nationaux! On l'a vu au début de l'épidémie avec une station valaisanne qui a fait cette triste expérience", note-t-elle, en référence aux nombreux cas survenus à Verbier à la fin du mois de mars dernier.
>> Lire à ce sujet : Des médecins appellent à placer toute la station de et Verbier en quarantaine
Syndics à 100% favorables
D'autres régions et stations de ski ont déjà procédé de la sorte, notamment dans les Grisons ou à Wengen (BE), a rappelé la ministre vaudoise de la santé Rebecca Ruiz. De tels tests de masse permettent de surveiller et de garder sous contrôle l'épidémie. Ils donnent notamment "l'opportunité de découvrir des personnes positives mais asymptomatiques", a-t-elle souligné, décrivant cette opération comme une "expérience pilote" qui pourrait ensuite être rééditée dans d'autres cadres. Un bilan sera tiré dans une dizaine de jours.
Les trois syndics des stations concernées se félicitent de cette campagne de tests massifs voulue par les autorités cantonales. "Nous souscrivons à 100% à cette mesure. C'est une chance pour nos habitants et nos touristes. A nous, désormais, de communiquer au mieux pour inciter la population à se faire tester", a réagi le syndic de Leysin Jean-Marc Udriot.
Zoug et Bâle aussi
Comme Vaud, deux autres cantons ont annoncé cette semaine vouloir passer la surmultipliée. A Zoug, les élèves et enseignants du secondaire I et II devront se soumettre à un test salivaire deux fois par semaine. De son côté, Bâle-Campagne a annoncé vouloir tester 50'000 personnes chaque semaine jusqu'en juillet dans des écoles, des entreprises, des hôpitaux et dans l'administration cantonale.
Vincent Cherpillod avec ats/ms/pb
"Les remontées mécaniques n'ont pas été un foyer de contamination"
Interrogé dans La Matinale, Sergeï Aschwanden, directeur de la destination Bex-Villars-Gryon-Les Diablerets et député PLR au Grand Conseil vaudois, salue cette décision. Il aurait néanmoins "souhaité que le Conseil d'Etat fasse beaucoup plus". Il déplore ainsi un "manque de suivi par rapport à cette stratégie", car il aurait fallu selon lui tester pendant tout le mois de février.
L'ancien judoka revient également sur l'impact sanitaire de l'ouverture des pistes, observant que "les remontées mécaniques sont en activité depuis maintenant pratiquement trois mois, à aucun moment elles n'ont été un foyer de contamination". Par contraste, le taux de reproduction de certains cantons urbains l'amène à proposer "d'envisager de mettre en place des tests massifs en plaine".