C’est une surprise dans le monde politique romand. Après 10 ans passés sous la Coupole fédérale, Isabelle Chevalley entend se retirer du Conseil national cet automne. "Je suis arrivée à la fin d’un cycle", dit-elle dans un article publié sur le site du Temps.
Grande amoureuse de l'Afrique, la Vaudoise souhaite vivre une partie de l'année au Burkina Faso et y développer des projets dans l'agriculture, les énergies renouvelables et le recyclage des déchets. "J'ai vraiment envie de me battre en Afrique (...) J'aimerais démontrer que la lutte contre la pauvreté en Afrique ne se résoudra que par son développement économique. Ce sera mon prochain combat", a-t-elle déclaré vendredi dans La Matinale.
L'élue quittera la scène politique avant la fin de l'année. Cela dépendra de l'avance d'un dossier sur l'économie circulaire, qu'elle défend en sous-commission. Et aussi de la disponibilité de sa successeure, la physicienne Céline Weber Koppenburg, a encore précisé Isabelle Chevalley à l'agence Keystone-ats.
Perte de patience et liens controversés
Isabelle Chevalley admet avoir perdu patience au fil de sa carrière politique: "En 30 ans, nous n'avons réussi à ériger que 42 turbines en Suisse. Au Sénégal, ils en ont installé 46 en un an et demi", exprime-t-elle dans le quotidien romand.
La Vert'libérale s'était exposée à de nombreuses critiques l'an dernier, lors de la campagne concernant l'initiative pour des multinationales responsables. Elle s'était fermement engagée contre le texte et avait notamment été accusée de "néocolonialisme" par les initiants.
Son passeport diplomatique accordé par le Burkina Faso avait aussi déclenché une polémique, tout comme sa fonction de conseillère officielle auprès du président de l'Assemblée fédérale de ce pays d'Afrique de l'Ouest. La principale concernée assure que cette polémique n'a "joué aucun rôle" dans son départ.
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A l'origine des Vert'libéraux vaudois
Isabelle Chevalley est entrée en politique il y a une vingtaine d'années en tant que Constituante vaudoise. Défendant l'idée que l'économie et l'écologie ne sont pas opposées mais complémentaires, elle a participé à la création du parti vert'libéral vaudois.
D'abord députée cantonale, elle a été élue en 2011 au Conseil national. Elle était alors la seule représentante romande des Vert'libéraux.
Mathieu Henderson avec ats