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Motion pour interdire les "thérapies de conversion" dans le canton de Vaud

L'entrée du Grand Conseil vaudois, à Lausanne. [KEYSTONE - LAURENT GILLIERON]
Motion pour interdire les thérapies de conversion dans le canton de Vaud / La Matinale / 1 min. / le 3 mars 2021
Mardi, une motion visant à interdire les "thérapies de conversion" a été déposée au Grand Conseil. Si le texte est accepté, le canton de Vaud pourrait devenir l'un des premiers de Suisse, après Genève, à légiférer sur ce sujet.

Le texte demande au Conseil d'Etat d'interdire les stages et autres séances qui promettent de guérir l'homosexualité. Regroupée sous le nom de "thérapies de conversion", la pratique existe notamment dans certains milieux évangéliques.

"Elles partent du principe que les personnes d'orientations affectives et sexuelles diverses ou d'identité de genre variante seraient déviantes et inférieures, sur le plan moral, spirituel ou physique, et devraient donc changer leur orientation ou leur identité pour y remédier", écrit le député socialiste Julien Eggenberger, auteur de la motion co-signée par une quarantaine de parlementaires tous partis confondus.

Dans son argumentaire, Julien Eggenberger indique que 14'000 personnes en Suisse sont concernées par les "thérapies de conversion".

Interdit en Allemagne, mais pas en Suisse

En septembre 2019, le Conseil fédéral avait rejeté une motion interdisant les "thérapies de conversion". Dans sa réponse, le Conseil fédéral a estimé qu'il était cependant impossible d'interdire ces soi-disant thérapies, "car il n'existe pas de législation fédérale spécifique à ce domaine". Depuis, l'Allemagne a interdit ces "thérapies" pour les mineurs, ce qui a eu pour effet que certaines de ces structures ont été transférées en Suisse.

>> Relire : Le Conseil fédéral rejette une motion interdisant les thérapies de conversion

"Ce sont des atteintes à la personnalité. Il faut que nous puissions protéger les mineurs et toutes les personnes de ces actions. J'espère bien que le Grand Conseil va soutenir l'idée que nous ne devons pas essayer de modifier ce que sont les gens, mais que nous devons nous concentrer sur la défense des droits, la lutte contre les discriminations et s'opposer à ce genre de pratiques condamnées par Conseil des droits de l'homme de l'ONU", explique Julien Eggenberger mercredi dans La Matinale.

A Genève également, une motion fait son chemin au Grand Conseil, demandant l'interdiction des pratiques visant à modifier l'orientation sexuelle ou l'identité de genre d'un tiers.

Malika Scialom/vajo

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