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A son procès en appel, Philippe Guignard affirme ne "pas avoir menti"

Le pâtissier Philippe Guignard à la sortie du tribunal cantonal vaudois, lors de son procès en appel. Lausanne, le 4 mars 2021. [Keystone - Laurent Gillieron]
Procès en appel de Philippe Guignard / Le Journal horaire / 28 sec. / le 4 mars 2021
Condamné l'été dernier pour escroquerie à trois ans de prison, dont dix-huit mois ferme, Philippe Guignard s'est défendu jeudi matin à Lausanne devant la Cour d'appel du canton de Vaud. Le célèbre pâtissier a assuré n'avoir jamais voulu gruger personne.

L'affaire remonte à la période 2011-2013 lorsque Philippe Guignard, épaulé par trois comparses, a démarché seize victimes pour encaisser plus de 3,2 millions de francs. Cet argent, qui était censé financer un projet immobilier à Orbe, a servi en réalité à éponger les dettes personnelles et celles de la société du pâtissier.

"Ce projet devait me permettre de rembourser les prêteurs. Je ne pense pas leur avoir menti", a affirmé Philippe Guignard à l'ouverture de son procès en appel. Il a ajouté avoir "tout fait" pour que ce projet immobilier se concrétise, ce qui a fini par arriver quelques années plus tard, mais sans lui.

"Je n'étais pas moi-même"

Philippe Guignard, qui dirigeait à l'époque plusieurs établissements renommés, a reconnu qu'il avait mal géré l'expansion de sa société. Et que c'est en voulant la sauver de la faillite – finalement prononcée en 2014 – qu'il avait pris des "décisions malheureuses".

Le pâtissier, qui avait tardé à formuler des regrets dans cette affaire, s'est empressé jeudi matin de faire ses excuses: "J'ai aujourd'hui une vision différente de la situation", a-t-il assuré. Le chef déchu a expliqué que cette prise de conscience découlait d'un traitement en institution psychiatrique qu'il suit depuis huit mois.

Il a raconté souffrir de bipolarité, ce qui l'avait notamment amené à avoir un comportement imprévisible lors du procès en premier instance en juillet dernier. "Je n'étais pas moi-même et je m'en excuse", a-t-il dit.

>> Lire : L'ex-pâtissier vaudois Philippe Guignard condamné à 18 mois de prison ferme

Hospitalisé et ruiné

Aujourd'hui, l'ancien roi des fourneaux, qui a également été président du Lausanne-Sport, est toujours hospitalisé et se trouve à la charge des services sociaux. "Je n'ai plus un sou", a-t-il affirmé.

Philippe Guignard a expliqué qu'il souhaitait, dès que possible, reprendre une activité professionnelle et commencer à rembourser les plaignants. Il a indiqué que trois entreprises l'avaient déjà approché pour travailler avec lui, mais que cet avenir était conditionné à son jugement.

Outre Philippe Guignard, la Cour d'appel doit se prononcer sur les trois personnes qui l'ont aidé à monter son stratagème. Condamnés en première instance pour complicité d’escroquerie, un notaire retraité et un jeune financier avaient respectivement écopé de 24 mois et 20 mois. Le quatrième homme jugé dans cette affaire, un promoteur immobilier, avait été sanctionné avec une peine de douze mois avec sursis pour gestion déloyale aggravée et gestion fautive.

ats/sjaq

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