Les gymnasiens vaudois sont les seuls en Suisse à ne pas recevoir de notes ou d'appréciations de sport. A l'inverse, cette évaluation compte même pour la promotion au secondaire II dans les cantons de Genève, du Jura et du Valais.
Cette exception vaudoise est pointée du doigt dans un postulat déposé cette semaine au Grand Conseil. Le député PLR Sergei Aschwanden, à l'origine du texte, déplore à la fois l'absence d'évaluation et le déficit en heures de cours.
"Un moment de respiration" dans la grille horaire
Si elle ne s'oppose pas totalement à des appréciations, la conseillère d'Etat vaudoise en charge de la Formation Cesla Amarelle estime que l'exception vaudoise se justifie.
"Le gymnase est en trois ans", a-t-elle rappelé vendredi dans La Matinale de la RTS. "Les gymnasiens vaudois ont des agendas à hauteur de plus de 35 périodes par semaine. Et c'est vrai que l'éducation physique est perçue - par rapport à cette grille horaire très chargée - comme un moment de respiration dans le cadre duquel la question de l'appréciation n'a pas été souhaitée".
Différencier l'enseignant de l'animateur
Les profs de sport, de leur côté, estiment qu'une évaluation permet de légitimer leur profession. "Cela donnera une certaine reconnaissance de la branche, même si l'évaluation en tant que telle n'est pas forcément la panacée", a expliqué le président de l'Association vaudoise d'éducation physique scolaire Jacques Rubattel. "On se rend compte que c'est quand même ce qui différencie l'enseignant de l'animateur".
Ce sentiment de ne pas être pris au sérieux est renforcé par une autre carence soulignée dans le postulat: le canton de Vaud n'offre pas aux élèves des gymnases le nombre d'heures de sport prévu par la loi, soit trois périodes par semaine.
Manque de salles de sport
Cesla Amarelle promet cependant d'y remédier: "Le défi essentiel à relever, c'est le déficit actuel en salles de sport", a-t-elle précisé. "Il nous manque l'équivalent d'une petite trentaine de salles de sport et nous avons une planification qui nous permet de construire une vingtaine de salles de sport à l'horizon 2030". Marcellin, Bussigny, Echallens ou encore Aigle sont les priorités.
Julie Rausis/oang