Les Verts ont revu leurs ambitions à la baisse et finalement réintégré la traditionnelle alliance de gauche. Celle-ci comprend trois socialistes, deux Verts et un popiste. En 2016, cette formule gagnante leur avait permis de décrocher d'emblée six sièges.
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Portés par la vague verte, les écologistes ont tenté cette année de faire cavalier seul, en présentant trois candidats. Mais ce pari a échoué: lors du premier round, ils ont terminé clairement derrière le quatuor de tête emmené par trois socialistes - le syndic Grégoire Junod (48,7% des voix), la municipale Florence Germond et la nouvelle Emilie Moeschler - suivis du popiste David Payot.
Company plutôt que Dubas
Les quatre repartent pour le second tour avec deux Verts: la sortante Natacha Litzistorf, qui sera accompagnée de Xavier Company, ce qui constitue une petite surprise. L'avocat et coprésident des Verts lausannois a été préféré à Xavier Dubas, arrivé pourtant 237 voix devant.
Lundi soir, les Verts ont longuement débattu de leur stratégie pour le second tour. Le principe de l'alliance de gauche l'a "assez largement" et assez rapidement emporté, a expliqué à Keystone-ATS Benjamin Rudaz, coprésident des Verts lausannois, à l'issue du dépôt des listes.
Les discussions ont été plus compliquées pour choisir la personne qui accompagnera Natacha Litzistorf sur le ticket. Le comité avait proposé Daniel Dubas, mais l'assemblée en a décidé autrement.
Xavier Company, 32 ans, qui a obtenu un meilleur score au législatif, permet à la jeune génération d'être représentée à la municipalité. Il est aussi perçu comme plus à gauche et plus en phase avec des mouvements sociaux comme la Grève du climat.
Un duo pour le PLR
Principale force de droite, le PLR tentera de décrocher un deuxième siège à la municipalité. La réélection de son sortant Pierre-Antoine Hildbrand paraît quasiment assurée. Il a obtenu un relativement bon score dimanche en terminant à la sixième place.
Il repart en compagnie de la députée Florence Bettschart-Narbel, dont les chances s'amenuisent en raison de la force de frappe de la gauche réunie. Mais elle pourrait bénéficier d'un effet femme. L'électorat vient d'envoyer une majorité de femmes au législatif communal. Et il y aura presque la parité au sein du groupe PLR.
Reports de voix
Surtout, les libéraux-radicaux espèrent récupérer un maximum de reports de voix émanant du centre et de la droite. Les Vert'libéraux, qui ont récolté plus de 9% des suffrages au premier tour, ne présentent pas de candidat mais ils ne donnent pas de consigne de vote officielle. L'UDC renonce aussi à se lancer, mais elle devrait se prononcer cette semaine sur un soutien ou non au PLR.
En lice au premier tour avec quatre candidats, Ensemble à Gauche ne se lance pas dans la bataille du second tour. Le nombre de candidats passe ainsi de 26 à neuf. Le neuvième et dernier candidat, Bruno Dupont, d'Action nationale et chrétienne, a décidé de rester en lice. Il avait obtenu 1,02% des voix au premier tour.
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ats/kkub
Ecartelée entre à droite et très à gauche, Vevey aspire au changement
Vevey fait le grand écart entre la "gauche de la gauche" et le PLR, c'est ce qui ressort du 1er tour des élections communales de dimanche.
Les électeurs et les électrices souhaitent définitivement tourner la page des affaires et sanctionnent les protagonistes au profit de ceux et celles qui sont restés hors du brasier, et propulsent de nouvelles formations politiques.
Le PLR et surtout Décroissance Alternatives sont les deux vainqueurs de ce 1er tour à Vevey, deux formations certes très éloignées sur l'échiquier politique – la droite traditionnelle et la gauche radicale - mais surtout deux formations restées un peu à l'écart des affaires qui ont secoué la ville lors de la dernière législature.
Ras-le-bol
Selon le politologue de l'Université de Lausanne René Knüsel, ce résultat est l'expression du ras-le-bol de la population veveysanne, et une volonté de faire mordre la poussière aux rescapés de la municipalité de 2016, Jérôme Christen et Michel Agnant, tout comme à la gauche traditionnelle.
Mais si Vevey est un cas à part pour Jessica Jaccoud, la présidente du Parti socialiste vaudois estime néanmoins que tout n'y est pas perdu pour sa formation.
Autre témoin de la soif de changement à Vevey: le taux de participation record de plus de 43%.