A l'Ecole hôtelière de Lausanne, les frais d'écolage suscitent la colère

"Durant les autres années, on peut bénéficier des espaces mis à disposition comme les salles de classe, la bibliothèque ou la cafétéria. Là, on n'y a accès qu'un jour par semaine, et on a dû négocier pour ça, alors qu'on paie pour l'infrastructure".

Cette étudiante de dernière année de bachelor à l'Ecole hôtelière de Lausanne (EHL) ne cache pas son mécontentement. Certes, depuis le début de la pandémie, les leçons ont été maintenues, à distance, mais l'accès au campus a été fortement restreint.

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Frais de scolarité compris entre 10'000 et 50'000 francs

Tout comme elle, ils sont nombreux à l'EHL à se plaindre de "payer dans le vide". Il faut dire que chaque année, ils déboursent entre 10'000 et 50'000 francs pour y étudier. Des frais qui couvrent non seulement leurs cours et leurs examens, mais également l'accès à certaines infrastructures et certains services de coaching ou de soutien psychologique.

"Pour une école de ce standing, qui est quand même la meilleure école hôtelière du monde, le service donné aux étudiants n'est pas vraiment un exemple", continue l'étudiante. "Et il faut savoir qu'il y a aussi des étudiants qui étaient bloqués à l'étranger car ils ne pouvaient pas passer les frontières. Et eux non plus n'auront aucun remboursement."

Seuls les frais de nourriture remboursés

Depuis le début de la pandémie, seuls les frais de nourriture ont été remboursés. Une situation qui génère colère et incompréhension chez les étudiants et dont dit avoir conscience la direction de la prestigieuse institution lausannoise.

"On comprend bien la frustration des étudiants car leur quotidien et leurs habitudes ont été fortement chamboulés. Mais ils ont pu bénéficier de l'ensemble des services, à l'exception de quelques services comme le sport", se défend Maxime Medina, membre de la direction, rappelant que le souci premier de l'EHL reste le maintien de ses prestations pour que les étudiants puissent poursuivre leurs études et obtenir leur diplôme. " Et pour cela, nous avons réalisé de nombreux investissements additionnels sans avoir majoré les frais", ajoute-t-il.

A noter que pour les situations d'urgence, l'EHL a tout de même débloqué un fonds d'un million. Quant aux écoles hôtelières de Glion et Vatel à Martigny, elles ont remboursé logement et nourriture, mais n'ont pas non plus modifié leurs frais académiques.

L'inquiétude autour de la situation financière précaire des étudiants ne s'arrête pas aux établissements connus pour leurs frais de scolarité élevés. Plusieurs associations ont ainsi récemment alerté le Conseil fédéral du problème, réclamant des mesures pour éviter que certains n’abandonnent leurs études.

Sujet radio: Julie Rausis

Adaptation web: Fabien Grenon