On comptait déjà près d'une dizaine de cas en l'espace de deux mois, à Morges, Renens et Lausanne. Et mercredi, deux établissements ont à nouveau dû être évacués dans la capitale vaudoise: le gymnase de Beaulieu tout d'abord, puis l’Ecole Professionnelle Commerciale (EPCL).
Interrogée mercredi soir dans l'émission Forum de la RTS, la conseillère d'Etat vaudoise en charge de la Formation et de la Jeunesse n'a pas donné de détails sur les enquêtes en cours. "Nous collaborons de manière entière avec la police pour qu'elle puisse élucider cette question au plus vite", a simplement assuré Cesla Amarelle.
Un sentiment "d'agacement et d'inquiétude"
En revanche, la ministre cantonale évoque son sentiment d'agacement et d'inquiétude. "Je pense que c'est le sentiment qui prédomine aussi chez les élèves et les enseignants", précise-t-elle.
Les élèves sont les premières victimes de ces fausses alertes, souligne Cesla Amarelle. "On entre aujourd'hui dans une période de préparation aux examens (…) C'est un climat qui est loin du climat d'étude serein que nous souhaitons instaurer dans les établissements aujourd'hui".
Sanctions pénales et financières
La conseillère d'Etat tient aussi à mettre en garde les auteurs de ces actes. "Il y aura des sanctions pénales: jusqu'à trois ans de prison, de grosses amendes, des inscriptions dans le casier judiciaire et des frais d'intervention de la police de l'ordre de plus de 10'000 francs".
A quoi il faut encore ajouter des dommages et intérêts, puisque chaque jour suspendu à cause d'une alerte à la bombe représente plus de 50'000 francs à payer en plus des frais d'intervention de la police, précise Cesla Amarelle. "Tout cela a des conséquences extrêmement nocives et extrêmement toxiques pour l'ensemble du système de formation".
Prévention et soutien dans les établissements
Parallèlement à l'enquête, un travail de sensibilisation est réalisé dans les établissements scolaires concernés, "notamment dans l'un des établissements qui a vécu déjà cinq fois ces événements", précise la ministre. "Il y a eu depuis plusieurs jours des discussions dans chacune des classes (…) Il y a aussi des appuis, des rattrapages pour les cours manqués. Il y a à la fois de la prévention et du soutien qui sont en train de se mettre en place. Evidemment aussi, du soutien pour les enseignants qui subissent ce stress".
Pas besoin de ça en année de pandémie
Mais le plus sûr, relève la cheffe de la formation vaudoise, "c'est de pouvoir trouver les auteurs, de faire en sorte que nous puissions passer à autre chose". Car l'enseignement vit déjà une année particulière, rappelle-t-elle, avec des conditions sanitaires qui rendent le climat d'étude très difficile. "Et donc, ça impacte encore plus négativement le travail".
Une réunion avec tous les directeurs du post-obligatoire est prévue jeudi.
Propos recueillis par Renaud Malik/oang
"Ce n'est pas un jeu"
Si ces évacuations pour beurre continuent, le jour où il va réellement se passer quelque chose, les réactions risquent de ne pas être les bonnes, a averti pour sa part Jean-Christophe Sauterel, chef communication et prévention à la police cantonale vaudoise, cité par l'agence ats.
"Cela a l'air d'un jeu, mais pour la police, ça n'en est pas un. Elle considère l'alerte comme réelle jusqu'à preuve du contraire", a-t-il souligné.