Selon le communiqué de la police, les arrestations concernent les incidents qui ont eu lieu au gymnase de Renens le 12 mars et à l'École professionnelle commerciale de Lausanne (EPCL) le 24 mars.
Les suspects sont de jeunes adultes qui fréquentent ces établissements, âgés de 18 à 23 ans. Parmi eux figurent deux femmes, une Suissesse et une Croate, et deux hommes, un Suisse et un Chilien. Tous les quatre, domiciliés dans la région lausannoise, ont été interpellés entre mercredi et jeudi, a précisé le porte-parole de la police cantonale Jean-Christophe Sauterel. Ils sont pour l'heure au bénéfice de la présomption d'innocence.
L'enquête se poursuit
Les enquêteurs de la Police municipale de Lausanne et de la Police cantonale ont mené de nombreuses investigations et ont procédé à l'audition d’une vingtaine d'étudiants au total, expliquent-elles.
Les procureurs en charge des instructions pénales vont demander la mise en détention provisoire de ces quatre suspects au Tribunal des mesures de contraintes pour une période de trois mois, durée qui pourra être prolongée au besoin. Les enquêteurs poursuivent leurs investigations et envisagent d'auditionner d'autres personnes pouvant être impliquées.
"Il s'agira désormais d'établir les rôles de chacun et les liens éventuels entre les différents actes", a expliqué le porte-parole de la police cantonale. A ce stade, la police semble écarter tout "challenge collectif" entretenu sur les réseaux sociaux par des élèves.
Quatorze cas en deux mois
Pas moins de 14 cas ont été répertoriés en l'espace de deux mois à Morges, Renens et Lausanne, tous avec des modes opératoires similaires, entraînant à chaque fois des évacuations. Elles ont touché essentiellement des établissements du post-obligatoire.
>> Lire à ce sujet : De fausses alertes "toxiques" dans les établissements scolaires vaudois
Une condamnation pénale et une inscription de celle-ci dans le casier judiciaire pourraient entraver les perspectives professionnelles de ces jeunes. De plus, la police et les services d'urgence mobilisés facturent aux auteurs leurs frais d'intervention qui se chiffrent à des montants de l'ordre de 10'000 à 15'000 francs par cas, détaille la police.
ats/vic
Risque d'exclusion définitive
Le Département de la formation, de la jeunesse et de la culture (DFJC) a aussitôt réagi à ces arrestations. Les services de Cesla Amarelle "saluent le travail des forces de l'ordre et de la chaîne pénale qui a mené à ces premières interpellations".
Le DFJC rappelle sa détermination à collaborer dans l'identification des auteurs. Lorsque les responsabilités auront pu être établies, des sanctions disciplinaires seront prononcées. Elles pourront aller jusqu'à l'exclusion temporaire ou définitive, avertit le département.
Poursuites civiles envisagées
Des poursuites civiles pour réparation des dommages causés sont aussi envisagées. Le DFJC rappelle qu'une journée de cours dans une école professionnelle ou un gymnase peut coûter 70’000 francs selon les premières estimations. A chaque alerte, les établissements avaient été entièrement évacués, interrompant ainsi les cours pour le reste de la journée.
Le DFJC espère que ces opérations permettront aux lieux de formation vaudois, aux apprenties et apprentis, aux élèves et à tout le personnel éducatif de "retrouver au plus vite le calme et la sérénité nécessaires au bon déroulement de l'enseignement".