Le quartier de La Cité, entre la cathédrale et la place du Château, était noir de monde en fin de journée. Des gens de tous les âges s'y étaient donné rendez-vous, parfois costumés mais toujours masqués, avec des pancartes ou des banderoles. Deux slogans, notamment: "Stop au béton pour l'amour de nos enfants" et "Non au dynamitage de la terre nourricière".
Toutes et tous sont venus réclamer, devant le siège du Conseil d'Etat vaudois au Château, l'abandon du projet de la multinationale Holcim, qui veut étendre sa carrière de ciment sur la colline du Mormont, entre La Sarraz et Eclépens. Le projet menacerait la biodiversité, d’après les militants et une centaine d’élus vaudois qui les soutiennent.
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Le cortège s'est ensuite dirigé jusqu'au parc de Mon Repos, sous les fenêtres du Tribunal fédéral. Le choix était symbolique, alors que le TF doit toujours se prononcer sur l'extension de la carrière du cimentier Holcim sur cette colline, où la première ZAD (pour zone à défendre) de Suisse a vu le jour en octobre dernier.
Les militants de la Grève du climat, qui ont lancé l'appel à manifester vendredi à Lausanne, avaient demandé aux personnes présentes d'amener du matériel et de la nourriture pour les zadistes.
Evacuation imminente
L'évacuation de la ZAD est imminente, puisque les militants ont perdu en justice face à la commune de La Sarraz. Ils ont jusqu'à la fin du mois pour évacuer les lieux, mais ils comptent bien faire de ce moment, au minimum, un événement. Ils prônent "une résistance créative", mais ils préviennent: ils s'adapteront au comportement des forces de l'ordre.
Interrogée dans l'émission Forum de la RTS, la co-présidente des Jeunes Verts vaudois Cynthia Illi a dit vouloir continuer à manifester de manière légale.
Appel à la prise de conscience "absolue"
"Personnellement, j'en appelle à la prise de conscience absolue et totale de l'urgence climatique, qui vaut pour toutes et pour tous", a-t-elle affirmé. "Je ne dis pas que c'est au-delà des questions légales, mais je dis que c'est quelque chose qui doit peser beaucoup plus lourd dans la balance aujourd'hui".
Malika Scialom/oang