Le gouvernement vaudois, autorité de surveillance de l'UNIL, devra répondre aux inquiétudes d'une partie de la classe politique. A l'image de l'interpellation de Rebecca Joly, chef du groupe les Verts au Grand Conseil vaudois, les réactions ont été vives.
"J'ai été surprise, voire un peu inquiète des propos que la rectrice de l'Université de Lausanne a tenus sur les ondes de la RTS", souligne Rebecca Joly. "Personnellement, je trouve que l'engagement des chercheurs dans la société civile est une bonne chose, et que l'encadrer d'une quelconque façon me semble être une pente glissante."
L'intention de la direction de l'Université de Lausanne est de se doter d'une charte qui pourrait prendre la forme d'un code des bonnes pratiques ou d'une simple série de recommandations. Elle a donc constitué un groupe de travail qui réfléchit à la "parole publique" de ses professeurs engagés et militants.
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Pour le respect de la liberté d'expression
Le groupe de travail de l'Université de Lausanne a précisé sa position dans un communiqué. Il a affirmé mener une réflexion indépendante sur ce sujet important pour le monde académique et désormais politique.
"Le Conseil d'Etat exerce la surveillance sur l'Université de Lausanne, bien que celle-ci soit autonome, notamment quant au respect de la loi", rappelle Rebecca Joly. "J'attends de voir ce que le Conseil d'Etat compte faire dans le cadre de cette surveillance pour engager un dialogue avec l'Université afin de s'assurer que la liberté d'expression, qui est protégée par notre Constitution, puisse également être respectée au sein de l'Université."
Le gouvernement vaudois a normalement trois mois pour répondre. Ce sera alors l'objet d'un débat au Grand Conseil, où la question de la liberté d'expression des collaborateurs et collaboratrices de l'Etat a donné lieu par le passé à des passes d'armes tendues entre la gauche et la droite.
Xavier Alonso/ebz