Ces dernières années, beaucoup d'acteurs se sont tournés vers l'eau lacustre comme une ressource d'énergie durable et économique. Ainsi, l'Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL) et l'Université de Lausanne utilisent l'eau du lac Léman pour chauffer et refroidir leurs bâtiments et leurs centres informatiques. Des travaux ont permis de constater à quel point la tuyauterie a été colonisée par les moules quagga.
"Dans de grosses conduites, il y a de la marge. Mais dans les plus petites, les moules peuvent rapidement réduire le débit", explique Pascal Gebhard, ingénieur en infrastructure à l'EPFL, au micro de l'émission de la RTS 15 minutes. Et d'ajouter: "Avant, nous avions la moule zébrée. C'était assez facile, car au-delà de 40 mètres de profondeur, elle n'existait plus. Aujourd’hui, nous découvrons la problématique."
Pour Pascal Gebhard, il n'y a "pas de solutions miracles": "Il va falloir nettoyer, nettoyer et nettoyer." Cela coûtera forcément plus cher à l'exploitation. Si l'EPFL ne peut pas encore avancer de chiffres, la Ville de Lausanne estime que pour protéger son réseau d'eau potable, il lui faudra investir au moins 11 millions de francs.
Apparition en 2015
La moule quagga a été repérée dans les eaux du Léman la première fois fin 2015. Depuis, plusieurs relevés sur le pourtour du lac confirment sa prolifération.
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Moule d'eau douce originaire du bassin du Dniepr, fleuve qui se jette dans la mer Noire, la moule quagga ou Dreissena bugensis est arrivée par accident dans les lacs suisses car elle peut s'accrocher à la coque des bateaux, se trouver dans les moteurs ou les eaux de ballast. Le mollusque peut même être transporté par inadvertance sur du matériel de sport nautique ou de pêche.
Pas de prédateurs
Comme beaucoup d'espèces exotiques, elles n'ont souvent pas, dans leur nouvel environnement, de prédateurs qui peuvent réguler leur développement. Leur propagation évolue alors rapidement et devient difficilement contrôlable, souligne la Commission internationale pour la protection des eaux du Léman sur son site Internet.
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Jordan Davis/vajo