Cet excédent pourrait être nettement plus important, s'il n'intégrait pas des préfinancements à hauteur de 261 millions de francs, voire les 521 millions de francs de dépenses et cautions liés à la pandémie, dont seule la moitié a pour l'heure a été sortie des caisses.
En 2020, les finances vaudoises ont passé avec succès un crash-test grandeur nature, "un test de solidité financière". "Les 520 millions de dépenses liées au Covid ont pu être absorbés. On peut être heureux. Le canton enregistre une situation positive et peut voir venir pour 2021", a expliqué le conseiller d'Etat Pascal Broulis.
Le canton y parvient sans même toucher au préfinancement Covid de 403 millions de francs inscrit dans les comptes 2019. Un montant qui reste acquis pour faire face aux dépenses de cette année liées à la pandémie, et dont 140 millions de francs ont déjà été dépensés.
Insolente santé financière
Le grand argentier attribue "cette bonne résilience" à la diversité du tissu économique vaudois. "La période 2020 s'est plutôt bien passée", a-t-il dit, même si des secteurs comme l'événementiel et l'hôtellerie-restauration ont souffert et souffrent toujours des restrictions sanitaires. Plus directs, les milieux patronaux parlent de "l'insolente santé financière de l'Etat de Vaud".
Il est vrai que les comptes incluent des écritures de bouclement à hauteur de 261 millions, dont le préfinancement de l'effet 2022 de l'accord avec les communes (60 millions) ainsi que le préfinancement d'une partie du plan climat (41 millions). Il inclut aussi 160 millions à titre de risque sur le trop-perçu d'acomptes d'impôt.
Charges maîtrisées
Les charges brutes pour l'exercice 2020 s'élèvent à 11,068 milliards de francs. L'augmentation des dépenses ordinaires de l'Etat est contenue à 3%, dans la continuité des années précédentes, s'est réjoui le conseiller d'Etat. Une appréciation pas vraiment partagée par son parti, le PLR, qui la juge trop "soutenue".
Le montant des revenus croît de 590 millions de francs (+5,6%), par rapport aux comptes 2019. Cet écart provient pour près de la moitié des revenus fiscaux. Le solde résulte de l'augmentation de la part cantonale à l'impôt fédéral direct (IFD) et du bénéfice de la BNS.
La hausse des recettes fiscales - due à des éléments conjoncturels - provient essentiellement de l'imposition sur le bénéfice des entreprises qui augmente de 239 millions de francs (53%) par rapport à 2019. L'imposition des personnes physiques est en recul, notamment en raison de la baisse de 1 point du coefficient cantonal.
ats/gma
Baisse d'impôts réclamée
Cet automne, le gouvernement entend également présenter les allègements fiscaux annoncés dans son bilan de mi-législature, notamment pour les entrepreneurs.
Pas sûr que cela contente les milieux patronaux qui réclament une "réforme substantielle". "Il est grand temps d'alléger le sort des contribuables", écrivent jeudi la CVCI, la CVI, la Fédération patronale vaudoise et Prométerre.