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Le procureur requiert 15 mois de prison avec sursis contre Lionel Girardin

Lionel Girardin à l'ouverture de son procès à Vevey, 27.04.2021. [Keystone - Laurent Gilliéron]
Lionel Girardin à l'ouverture de son procès à Vevey, 27.04.2021. - [Keystone - Laurent Gilliéron]
Au deuxième jour du procès de l'ex-municipal Lionel Girardin à Vevey, le Ministère public a requis mardi une peine de 15 mois de privation de liberté avec sursis et 60 jours amendes pendant deux ans. La défense a demandé l'acquittement.

Le procureur a commencé par filer la métaphore hollywoodienne pour convaincre les juges. C'est l'histoire d'Apollo, une fondation de droit privé mais avec un mandat public et subventionnée par de l'argent public. Active dans le logement social, elle aurait dû atteindre la lune mais elle a fini par s'écraser. Pas au décollage, non, mais lorsqu'elle commence à grandir, à s'étendre.

Son président Lionel Girardin n'était pas simplement président d'Apollo. Il en était l'hyper président. Il tenait tout. Contrôlait tout. Ne comptait pas ses heures.

Trop de poids pour lui et pas assez aux autres membres du conseil de fondation qui n'ont pas réussi à prendre leur place. Le souhaitaient-ils? Pas sûr. Lionel Girardin maîtrisait tout c'était rassurant. Jusqu'à sous-traiter notamment la gestion RH d'Apollo à sa propre société, sans en aviser le conseil de fondation et pour un prix quatre fois plus haut que celui du marché.

Le procureur poursuit: Lionel Girardin est un homme intelligent. Ce micmac questionne et c'est bien normal. Cela doit questionner. Il y a clairement conflit d'intérêt, cela saute aux yeux. Lionel Girardin a fait des mauvais choix sans se rendre compte des conséquences économiques. Il n'a aussi montré aucune prise de conscience de ses agissements, aucun regret au cours de ce procès, un élément qui aurait pu atténuer la peine demandée.

La défense plaide l'absence d'intention coupable

La défense, elle, demande d'acquitter Lionel Girardin. Il n'y a pas eu d'infraction intentionnelle de sa part dans cette affaire. Oui c'est lui qui a tout fait dans la fondation, explique l'avocat du prévenu Ludovic Tirelli. Le bien et le moins bien. Mais pas le mal. Pas le pénal. L'intention coupable. Son client n'a jamais eu l'intention de porter atteinte à la fondation. Or c'est le propre de l'infraction pour gestion déloyale que de causer un dommage. "Je pourrais m'arrêter là" a-t-il dit après seulement 2 minutes de plaidoirie. Il a ensuite développé plus longuement mais toujours avec la même ligne de défense.

La défense a également relevé l'absence de plaignant. Au sein de la fondation Apollo, l'ex-élu avait un rôle qui allait au-delà de celui d'un président. Il était actif dans l'opérationnel "au vu et au su de tous" et a obtenu de bons résultats.

Selon Ludovic Tirelli, Lionel Girardin a déjà été condamné par l'opinion publique. Et a subi un lynchage médiatique. Un mal irrémédiable a déjà été commis.

Le verdict sera rendu la semaine prochaine.

Valérie Hauert/ebz

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