Colis, courriers, aliments ou déchet, la dépendance au transport de marchandises est toujours plus grande. Or, ce dernier génère 11% des émissions de CO2 liées à la mobilité.
Le canton de Vaud veut donc rendre ce trafic plus efficace et plus respectueux de l'environnement. Il a présenté jeudi un plan d'actions de 16 mesures, qui ne devraient pas pénaliser l'économie privée.
Rail et "hub" urbain
Moins de route, davantage de rail, telle est la première ambition vaudoise. Car la route absorbe toujours plus du 85% des marchandises qui traversent le canton. Le transport ferroviaire doit donc devenir plus compétitif et plus attractif.
Les plateformes d'échanges entre rail et route seront par exemple mieux réparties sur le territoire vaudois. Actuellement, le recours au train est nul dans certaines régions comme le Gros-de-Vaud ou le Pays-d'Enhaut.
Autre cible: la ville, où le trafic est en forte augmentation, avec notamment l'essor du commerce en ligne. Lausanne à elle seule absorbe un tiers des échanges du canton. De nouvelles solutions logistiques seront expérimentées, comme un réseau de camionnettes, une seule par quartier, ou encore des vélos cargo.
Les marchandises pourraient aussi un jour passer sous nos pieds: Vaud collabore avec Genève sur un projet de transport souterrain à travers l'Arc lémanique.
Cercle vertueux
Toutes et tous devraient profiter de cette stratégie, selon le Conseil d'Etat vaudois, par la promesse d'une meilleure qualité de vie: protection du climat, trafic plus fluide et réduction des nuisances sonores.
Les autorités assurent aussi préserver l'emploi et l'économie privée. "On s'appuie non seulement sur une collaboration avec l'économie privée, mais aussi avec les milieux académiques, avec la Faculté des Hautes études commerciales (HEC) qui nous accompagne pour élaborer des business models", souligne Nuria Gorrite, conseillère d'Etat en charge des infrastructures.
Le gouvernement vaudois souhaite pouvoir apporter soutien et vision stratégique aux entités intéressées. "De nombreuses entreprises souhaitent aujourd'hui s'inscrire dans ce cercle vertueux, mais à défaut d'infrastructures, elles sont empêchées de le faire. Un des rôles des pouvoirs publics est aussi de leur offrir ces conditions cadres", fait valoir la ministre.
Le canton se donne deux ans pour affiner sa stratégie.
Julie Rausis/kkub