L'objectif est de grandir encore et peser dans le débat, car cette zone équivaudrait à la huitième localité de Suisse par sa population, derrière Lucerne et devant Saint-Gall. L'idée consiste à gérer à plusieurs le développement d'une "grande ville", sans toutefois en devenir une.
Dans les 8 communes - Renens, Bussigny, Chavannes-près-Renens, Crissier, Ecublens, Prilly, Saint-Sulpice et Villars-Sainte-Croix, les habitants se sentent dans une région en grande mutation, comme l'indiquent plusieurs témoignages recueillis à Renens et diffusés dans La Matinale.
"Frontières" modifiées
Dans cet ensemble, les frontières institutionnelles ne sont plus les mêmes que celles du quotidien des gens, comme l'illustre Benoît Biéler, directeur du Bureau stratégique de l'Ouest lausannois, avec la "voie verte" pour les vélos: "Il faut qu'elle traverse plusieurs communes pour qu'elle ait une certaine pertinence. Certains tronçons ont déjà été réalisés par certaines communes, d'autres doivent encore être planifiés".
Pour lui, il est important d'avoir un réseau de "voie verte" pas seulement tronçon par tronçon mais par rapport à l'ensemble d'un réseau.
La mobilité est un exemple, mais le Plan directeur de l'Ouest lausannois relie bien d'autres politiques publiques des 8 communes: environnement, énergie et développement économique.
Vision stratégique
En Suisse, on connaît bien les collaborations entre communes. Ce n'est pas forcément neuf. Mais cet Ouest lausannois présente une spécificité, explique Michael Strebel, chercheur à l'Université de Lausanne et spécialiste des gouvernances locales: "C'est un projet orienté vers l'avenir, qui a des éléments stratégiques, de planification dans le domaine notamment de l'aménagement du territoire, alors que souvent, ces institutions intercommunales sont dirigées vers la mise en oeuvre de certaines politiques publiques, comme la collecte des déchets ou la création d'une station d'épuration".
Pas question d'une fusion
L'Ouest lausannois, c'est aussi une culture commune, un mode de vie - urbain - en commun, des destins communs, et la volonté de peser davantage face au canton et à la Confédération.
Mais sur la table des 8 syndics - qui se réunissent une fois par mois, à la façon d'un mini G8 -, il n'est jamais question de fusion, à en croire Claudine Wyssa, syndique de Bussigny: "Nous avons considéré que ce n'est pas un thème. Notre argument, c'est qu'avec des communes de taille moyenne, on est beaucoup plus proche de notre population que si on était tous ensemble".
La population serait donc mieux représentée. Avec un possible revers de médaille toutefois, selon notre spécialiste Michael Strebel: celui de perdre le citoyen dans trop de couches administratives, de ne plus savoir qui est responsable de quoi.
Sujet radio: Julie Rausis
Adaptation web: Jean-Philippe Rutz