Le plan d'action cantonal a été lancé en octobre 2019. Il prévoit qu'une fois l'état des lieux publié, les services étatiques et para-étatiques subventionnés par le canton ont six mois pour renoncer à l'usage de ce type de désherbants, hors cadre agricole, a rappelé jeudi le canton dans un communiqué.
Un programme de sortie du glyphosate sera mis en oeuvre dès 2022 pour les domaines viticoles, agricoles et arboricoles de l’Etat. Il s'accompagnera d'actions de sensibilisation, d'un soutien accru à la formation des professionnels et d'un renforcement des contrôles.
"Des cours très pratiques permettent aux communes de voir les différentes façons d'entretenir des espaces verts, avec des mesures préventives ou manuelles", a expliqué vendredi Agnès Novotny, inspectrice des produits chimiques à la Direction générale de l'environnement, dans La Matinale.
Mais la première approche, précise-t-elle, pour se passer de ces herbicides, c'est de changer d'approche dans la conception des espaces verts: ne plus avoir des espaces "propres en ordre", mais plutôt avoir une tolérance plus grande pour les mauvaises herbes.
Etat des lieux complet
Un vaste état des lieux a été réalisé en 2020 en interrogeant les services étatiques et para-étatiques ainsi que presque 300 communes. Il a été complété par une enquête auprès d'environ 620 particuliers, pour documenter l'emploi du glyphosate dans un cadre privé.
Globalement, l'enquête montre qu'une majorité des acteurs interrogés a fait le choix de renoncer à cette substance, principalement pour des raisons environnementales, indique le communiqué. Environ 18% des services étatiques et para-étatiques et 42% des communes déclarent encore l'employer, en général peu fréquemment.
Des méthodes alternatives sont très souvent utilisées, en complément ou en remplacement des herbicides. Il s'agit soit du désherbage manuel, mécanique ou thermique, voire de méthodes préventives. Soixante-trois pour cent des entités étatiques ou para-étatiques et 33% des communes déclarent avoir complètement renoncé à l'emploi de tout produit désherbant.
Méconnaissance
Lors de l'enquête, il est apparu clairement que les restrictions d'usage sont méconnues de la population. Plus de sept utilisateurs de glyphosate sur dix les utilisent sur des surfaces où ils ne sont pas autorisés. Ces chiffres "préoccupants" confirment les résultats d'études réalisées en 2010 et 2018, selon le rapport. Il apparaît dès lors "crucial" de continuer le travail de sensibilisation, concluent les auteurs de l'étude.
ats/jpr