"Non, tout ne s'est pas bien passé. Beaucoup de choses se sont même mal passées", a expliqué mercredi Léa (prénom d'emprunt), devant la presse. Selon le collectif des Orchidées, qui regroupe les zadistes, le rapport de police récemment rendu public par le Conseil d'Etat "minimise", voire "occulte de réels problèmes".
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Lors de l'évacuation, la jeune femme était "soutien au sol". Portant gilet fluo et brassard, elle devait protéger les personnes suspendues dans les arbres, en signalant notamment les câbles qui les retenaient dans les hauteurs. Un accord avait été passé avec les responsables politiques et la police, selon elle.
Mais en cours d'opération, la police a procédé à son arrestation, alors qu'elle ne faisait que tenir le rôle 100% pacifique qui lui était dévolu, raconte-t-elle. Six policiers l'ont embarquée de force, jetée au sol, menottée puis emmenée à la Blécherette.
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Une "fausse accusation"
Après avoir passé une nuit au poste de police, elle comprend qu'elle est notamment accusée de violences et de menaces contre agent. Une "fausse accusation", dénonce-t-elle, qui sera d'ailleurs abandonnée quelques jours plus tard par la justice.
"Cette interpellation était illicite", estime son avocat Me Hüsnü Yilmaz qui a porté plainte, le 30 juin dernier, pour voies de fait, abus d'autorité et tentative de dénonciation calomnieuse. Il réclame l'ouverture d'une enquête pénale, pour notamment examiner les circonstances de l'accord conclu avec les autorités et déterminer quand et pourquoi il a été rompu.
Une deuxième plainte
D'une manière générale, le collectif, dont quatre membres se sont exprimés mercredi en conférence de presse, dénonce la répression disproportionnée qui s'abat sur les zadistes. Le Ministère public a demandé d'établir un profil ADN de toutes les personnes évacuées, ce qui correspond à "un fichage généralisé", dénoncent-ils. Il n'est pas justifié d'établir un profil ADN pour des infractions mineures passibles de simples contraventions, observe Me Yilmaz.
Selon le collectif, une deuxième plainte contre la police aurait été déposée par une personne qui faisait partie de l'équipe des soignants. Celle-ci aurait été embarquée par la police et laissée sans eau au soleil, victime d'une insolation et déshydratée.
Pour rappel, le 30 mars dernier, la police a évacué la ZAD du Mormont, près d'Eclépens, sur décision de justice. Cette colline était occupée depuis presque six mois par un groupe de militants pour empêcher une extension de la carrière du cimentier Holcim.
ats/vajo
Intervention proportionnée, selon la police
Interpellée, la police vaudoise a "pris acte" du dépôt d'une plainte pénale. Elle explique que "cette opération complexe a été menée dans le respect du cadre légal et de manière proportionnée". Et rappelle que dans leur rapport, les observateurs indépendants notent que "la police a été très professionnelle" et "a su doser ses interventions".
La police explique avoir "pris en compte les quelques personnes désignées comme 'contact police'". Dès le moment que la police occupait un secteur, elle en assumait la sécurité et celle de toutes les personnes présentes qui ont été traitées de manière équitable, écrit-elle.
"Ces personnes pouvaient en tout temps quitter les lieux. Les autres étaient prises en charge par le dispositif judiciaire selon les procédures établies et validées par le Ministère public", ajoute la police.