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Vers un cadre plus strict pour l'école à la maison dans le canton de Vaud

Quelque 750 enfants sont actuellement scolarisés à la maison dans le canton de Vaud (image d'illustration). [Keystone - Laurent Gilliéron]
Vers un cadre plus strict pour l'école à la maison dans le canton de Vaud / La Matinale / 1 min. / le 15 juillet 2021
Le département vaudois de la Formation vient de publier son avant-projet de réforme de l'instruction en famille, en consultation jusqu'au 5 septembre. Il était attendu de pied ferme par les parents qui font l'école à la maison, désormais partagés entre craintes et soulagement.

Le canton de Vaud définit un cadre plus strict, mais ne serre pas la vis comme certains le craignaient. Selon cet avant-projet, il faudra à l'avenir une autorisation formelle pour l’instruction en famille sur sol vaudois.

Les parents devront avoir au minimum un CFC ou un diplôme du secondaire II, mais le canton ne veut pas aller aussi loin que Fribourg ou le Valais qui demandent un titre d’enseignant pour instruire soi-même ses enfants. Autre point: les enfants devront aussi être socialisés à l’extérieur du cercle familial.

"Une liberté pédagogique précieuse"

Débora Lutolf, maman vaudoise qui instruit elle-même ses quatre enfants, estime que le département a entendu les revendications des familles.

"Cela nous permet d'instruire nos enfants dans une liberté pédagogique qui, pour nous, est vraiment précieuse", souligne-t-elle jeudi dans La Matinale de la RTS. "On est rassurés que, visiblement, on va pouvoir continuer à faire cela et offrir cette qualité de vie à nos enfants".

Mais des critiques apparaissent également. Le fait de devoir demander une autorisation, notamment, ne plaît pas à tout le monde. S'il se dit globalement satisfait, Patrick Staeger, président de l'Association Z, relaie les craintes de certains parents.

"Une intrusion de plus dans la famille"

"C'est une intrusion de plus dans la famille et dans la vie familiale", relève-t-il. "On doit demander les choses alors qu'avant, on pouvait les annoncer simplement et le département venait vérifier si tout était conforme (…) Tandis que là, les autorisations sont soumises à certaines conditions qui ne sont pas encore très claires".

L'avant-projet du département concerne aussi les écoles privées, le but de ces réformes étant de lutter notamment contre les éventuelles dérives sectaires.

Julie Liardet/oang

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"Il était temps de mettre un cadre"

Le nombre d'élèves scolarisés à domicile ne cesse de progresser dans le canton de Vaud. De 220 en 2013, il est passé à 750 aujourd'hui.

Invitée de La Matinale jeudi, la cheffe de l'Instruction publique vaudoise Cesla Amarelle rappelle que le canton avait le cadre le plus libéral jusqu'ici et qu'il était inchangé depuis 1984. "Il était temps de mettre un cadre pour créer les conditions afin d'assurer une qualité dans leur enseignement", souligne-t-elle.

Une cinquantaine de situations problématiques

La conseillère d'Etat rappelle que dans certains cas, les motivations des parents posent des problèmes. "Je dirais que les situations compliquées fluctuent entre 2 et 5%. Il y a à peu près une cinquantaine de situations dans lesquelles il y a une inquiétude et un suivi de plus en plus régulier", précise Cesla Amarelle.

Et ce sont en général les situations religieuses qui posent problème, "parce qu'il n'est pas sûr que l'enfant reçoive une éducation relativement neutre où les croyances ne sont pas systématiquement évoquées".

>> L'interview de Cesla Amarelle dans La Matinale :

L'invitée de La Matinale (vidéo) - Cesla Amarelle, cheffe de l'instruction publique dans le canton de Vaud
L'invitée de La Matinale (vidéo) - Cesla Amarelle, cheffe de l'instruction publique dans le canton de Vaud / L'invité-e de La Matinale (en vidéo) / 12 min. / le 15 juillet 2021