Les communes se contraignent notamment "à promouvoir l'éolien sur leur territoire" ou encore "à ne faire ni favoriser aucune opposition sur le plan du droit civil ou public". Les clauses secrètes qui ont été rendues publiques samedi dans l'article du quotidien 24 Heures interrogent l'impartialité du débat politique.
Du côté des opposants aux éoliennes, on demande la transparence: "La transparence permettrait de mener le débat depuis beaucoup plus longtemps et nous savons d'expérience (...) que quand les gens sont informés, ils ont tendance à s'opposer aux éoliennes", explique ainsi Jean-Marc Blanc, secrétaire de l'association paysage-Libre Vaud.
19 projets de parcs éoliens dans le canton
Le canton de Vaud ne compte pas moins de 19 projets de parcs éoliens, lesquels suscitent d'ailleurs de nombreux blocages de la part d'associations. Ainsi, si le projet de Sainte-Croix a été validé par le Tribunal fédéral en 2021, cinq autres sont pendants devant les tribunaux.
Reste que, en dehors des opposants historiques, la place de l'éolien ne fait pas l'objet d'un débat cantonal au Grand Conseil, comme cela avait été le cas à Fribourg. "Les deux tiers des Vaudois habitent dans des régions qui sont orientées vers l'Arc lémanique. Ils se disent qu'ils ne verront jamais les éoliennes parce que leur paysage, c'est le lac Léman, ce qui fait qu'ils ne se sentent pas du tout concernés", regrette Jean-Marc Blanc.
Des conventions légales
Les conventions signés entre les communes et les futurs exploitants sont pourtant légales car in fine, le but d'un parc éolien est de vendre de l'électricité issue d'une énergie renouvelable mais également d'être rentable.
Pour Claudine Wyssa, présidente de l'Union des communes vaudoises, cet entre-deux entre la politique et l'économie doit pouvoir être géré par les exécutifs: "L'option prise par une municipalité pour ou contre les éoliennes est de toute façon politique. Pour faire avancer ces dossiers, la municipalité va devoir faire un certain nombre de démarches et de mon point de vue, le détail de ces démarches n'a pas à être sur la place publique", explique-t-elle.
Au final, la question qui se pose est bien celle du niveau d'information qui doit être accessible aux citoyens et citoyennes. Un enjeu qui devient émotionnel quand il touche à l'éolien.
Xavier Alonso/ther