Après le drame survenu lundi à la gare de Morges, dans le canton de Vaud, de nombreuses questions restent ouvertes, voire controversées. N'y avait-il pas d'autre moyen de neutraliser l'homme avant d'utiliser une arme à feu? Les policiers n'ont-ils pas trop tardé avant de lui porter secours une fois neutralisé?
"Il y a un lien entre les coups de feu tirés par ce policier et le décès de la personne", explique le procureur général du canton de Vaud Eric Cottier, qui a ouvert une instruction pénale pour meurtre. "Le coup de feu est intentionnel et, par conséquent, on est dans la configuration théorique de ce que le code pénal peut qualifier de meurtre. C'est sous cet angle-là que les actes sont examinés."
>> Relire : Un homme tué par balles dans une intervention policière à Morges
Selon lui, le terme d'homme "abattu" est "extrêmement fort". Le procureur n'a pas voulu qualifier l'intervention de légitime défense. "Les investigations doivent permettre de répondre à cette question", a-t-il avancé prudemment.
Et de préciser: "quant au comportement des policiers après le tir, celui-ci est également pris en considération. C'est l'entier de l'intervention que le Ministère public doit cerner pour déterminer ce qui s'est produit."
Intentions de la famille encore inconnues
Selon le procureur général vaudois, l'enquête ne sera pas "bouclée avant plusieurs semaines. C'est une évidence". Eric Cottier n'est pas en mesure de donner plus détails sur ce Zurichois de 37 ans, décédé après l'intervention de la police, et pas davantage non plus sur les intentions de ses proches de déposer plainte.
"La famille a été avisée comme elle doit l'être. Le code de procédure l'exige. La position de la famille n'est pas encore connue", a-t-il affirmé.
>> Lire aussi : Le profil de la victime par balles de Morges se dessine petit à petit
Eric Cottier a en outre garanti l'impartialité de l'enquête, malgré le fait que des policiers enquêtent sur des policiers. "Le Ministère public et la police cantonale vaudoise ont mis en place, depuis maintenant plus d'une année, une force de police particulière, soit un détachement formé d'enquêteurs spécialisés qui travaillent en collaboration directe avec le procureur."
"Nous estimons que les garanties d'impartialité sont extrêmement importantes", a conclu le procureur.
Pietro Bugnon / Fabiano Citroni / Xavier Alonso