Du lait à la sangle d'épicéa qui ceint le fromage en passant par le bois de la boîte, tous les produits du Vacherin Mont-d'Or, ou presque, sont produits localement: au pied du Jura vaudois. Seule la confection de la boîte était laissée en mains privées en France voisine jusqu'à la création d'une société basée à L'Abbaye dans la Vallée de Joux.
Cette relocalisation est essentielle à la survie de cette Appellation d'origine protégée (AOP), selon l'Interprofession du Vacherin Mont-d'Or. "Ce dernier maillon est très important, souligne le président de l'Interprofession du Vacherin Mont-d'Or Pascal Monneron vendredi dans le 12h30. Si nous ne le maîtrisons pas, nous risquons de perdre la totalité de la fabrication du Vacherin Mont-d'Or."
Création d'une holding
L'objectif de l'interprofession n'est plus de confier cette étape à un privé, "qui au bout de 20 ans arrête son activité ou vend son entreprise", explique Pascal Monneron. Pour y parvenir, les professionnels ont utilisé des financements et des acteurs locaux afin de pérenniser leur production. Ainsi, les affineurs de fromage ont créé une holding et engagé leur propre argent.
Se sont ajoutées des aides cantonale et fédérales, ainsi que celles de l'Aide suisse aux montagnards. Au total, un demi-million de francs ont été investis pour cette relocalisation.
De "nouveaux instruments"
Un financement public-privé et local de plus en plus répandu. "Nous avons aujourd'hui des opportunités, notamment à travers la numérisation qui pose par ailleurs toute une série de questions en matière de durabilité. Nous avons des nouveaux instruments comme les 'green bonds' qui vont être une partie de la réponse", note Benoît Charrière, membre de la direction de regiosuisse, un programme du SECO, le Secrétariat d'Etat à l'économie qui soutient la mise en œuvre de projets régionaux.
D'ailleurs, les nouvelles voies du financement durable en montagne sont en discussion vendredi dans le cadre d'un forum aux Diablerets.
Julie Rausis/vajo
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