Prévention, thérapie, réduction des risques, répression. Ce sont les quatre piliers sur lesquels s'appuie la nouvelle politique du canton.
"La répression seule ne suffit pas", a déclaré la ministre en charge de la sécurité Béatrice Métraux. "C'est pourquoi nous mettons en place un plan d'action dont le maître-mot est la pluridisciplinarité", a-t-elle annoncé. Le canton veut mettre davantage l'accent sur la demande, soit la consommation, tout en continuant à agir sur l'offre, soit la vente et le trafic de drogue.
Le canton juge qu'il est illusoire d’espérer une diminution accrue de l’offre sans agir sur la demande.
"Drug Checking"
Parmi la douzaine de mesures proposées sur 5 ans (2022-2026) pour un coût total de 10 millions de francs, figure un dispositif de surveillance du marché des stupéfiants, appelé "Drug Checking". Il s'agit d'un projet-pilote d'analyse des substances des drogues (qualité, composition, coupage, etc), notamment sur celles de synthèse, pour évaluer leur dangerosité et informer sur les risques.
L'idée est de cibler des lieux de fêtes - festivals, rave-party, etc - afin de proposer aux consommateurs d'analyser sur place les produits qu'ils s'apprêtent à utiliser avec un "laboratoire de poche". Cet appareil "NIRLab", développé par l'Ecole des sciences criminelles de l'UNIL, doit permettre d'augmenter le nombre d'analyses des produits stupéfiants et livrer rapidement leurs résultats à des fins préventive (dangerosité des produits) ou policière (remontée des filières).
Prévention renforcée et répression accrue
Parmi les autres mesures phares figurent le renforcement de la prévention en milieu scolaire et la création d'une plateforme cantonale permettant de repérer les jeunes en situation de vulnérabilité.
Les effectifs de la division flagrant délit de la police cantonale seront aussi renforcés. Et les policiers pourront également définir des interdictions de périmètre allant de 24 heures à 3 mois au maximum afin d'éloigner les dealers.
Quant à la prise en charge des personnes toxicomanes, le canton tient à ce qu'elles bénéficient d'une prise en charge adaptée et prévoit, en ultime recours, un programme de prescription d'héroïne pharmaceutique.
Un marché lucratif
Le marché vaudois de la drogue est "extrêmement lucratif", a rappelé Béatrice Métraux. Son chiffre d'affaires annuel se monte à 80 millions de francs en moyenne. Quelque 3,5 à 5 tonnes de cannabis sont consommées chaque année par 25'000 à 35'000 individus. La cocaïne suit avec 500 kilos par an (14'000 consommateurs) et l'héroïne avec 200 kilos par an (2000 consommateurs).
cab avec ats